21 octubre 2023

Reunión mensual efectuada el 21 de octubre de 2023 de la E. V. con la "Respetable Logia Dr. José P. Rizal N° 19"

Reunión mensual efectuada con la "Respetable Logia Dr. José P. Rizal N° 19".
21 de octubre de 2023 E V.

Reunión mensual efectuada el 21 de octubre de 2023 E V. con la "Respetable Logia Dr. José P. Rizal N° 19" de la Gran Logia del Lejano Oriente, Islas Filipinas, cuyo GM es el IPH Bert Pagsibigan 33°, celebrada en el Templo del Pacífico con la presencia de los Soberanos Grandes Inspectores Generales del Supremo Consejo del Grado 33 y Ultimo Rito Escocés Antiguo y Aceptado de las Islas Filipinas, miembro de la International Confederation of Supreme Councils AASR, presidido por el MPSGC Mon Caballero 33º.


                                        




17 octubre 2023

Le Rite Français est une belle histoire écossaise…


Le Rite Français est une belle histoire écossaise…


Il en va des rites maçonniques comme des espèces vivantes, le temps et les circonstances leurs ont permis de se différencier, à tel point que nous avons aujourd’hui, pratiquement oublié qu’ils ont une seule et même origine.

Et pour nos rites, inutile de remonter le temps jusqu’au carbonifère, l’histoire n’est pas aussi ancienne.

Bien sûr, nous avons coutume d’affirmer dans une envolée identitaire et lapidaire, que ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, mais cela ne peut s’adresser qu’aux œuvres de la nature et non à celles de l’homme souvent convaincu de découvrir en permanence le miracle de l’eau tiède.

Ainsi, il est notoire que pour les espèces, le doigt providentiel d’un grand architecte, bien sûr ad libitum, semble avoir joué un rôle important ; mais il serait inexcusable de croire que dans la construction des rites, le doigt de l’homme ne lui a servi qu’a se gratter là où ça le démangeait…

De plus, les frontières artificiellement entretenues entre les différents rites, par d’augustes hiérophantes et néanmoins contractuels devant l’éternité, se voudraient imperméables, les contenus réciproquement incompréhensibles et les adeptes émergeant en permanence d’une animalité autant décriée que le rire, seraient inaptes à la connaissance de rites multiples car trop perturbant pour le frêle esquif que nous portons sur les épaules.

Le tout benoîtement accepté par une cohorte des « aujourd’hui j’ai des plumes, bien plus qu’hier et bien moins que demain » et qui gèrent leur cheminement maçonnique comme une carrière professionnelle, sinon par amour propre.

En mesurant notre ardeur au travail, nous pourrions, peut-être et par faiblesse, accepter l’argument, si des préoccupations de poulailler et de sauvegarde de fond de commerce n’étaient sous jacentes à ces préceptes angéliques.

Alors qu’en est-il ?

A l’étude, la différenciation des pratiques rituelles en maçonnerie, semble presque exclusivement trouver ses origines sinon sa justification dans la mise en place de ce qui est communément appelé aujourd’hui les hauts grades.

Si nous poussons juste un peu la réflexion pour conforter cette thèse, nous pourrions convenir que les trois premiers degrés ne peuvent, malgré quelques différences, justifier la nomenclature ou la dichotomie actuelles et encore moins des impossibilités futures d’assister, à niveaux équivalents, aux cérémonies de réception des différents rites.

D’ailleurs, il n’est jamais venu à l’esprit de quiconque d’interdire à un frère du REAA par exemple, d’assister selon son propre grade bleu à une initiation ou à une élévation à la maîtrise au RFM et pourtant sont-elles strictement identiques ? Autant me direz-vous que le contenu du 18ème du REAA avec le 4ème Ordre du RFM Alors…. Mystère !

Ce qui n’aurait aucun sens dans le bleu, semblerait en prendre dès qu’on franchit la mystérieuse porte des ateliers supérieurs où à bien regarder, je me demande encore ce qui à permis de les nommer ainsi en dehors de toute considération numérique.

Ainsi, telle est la règle on ne peut à niveaux équivalents continuer de faire ce que depuis le premier jour nous avons pris pour habitude de pratique.

A écouter ce concert, hélas trop répandu, cela signifie sûrement que la suite des évènements est impossible à partager car d’essence différente, à moins que d’y appartenir.

Avant de vérifier cette hypothèse convenons ensemble si vous le voulez bien que l’introduction du grade de maître pourrait être à l’origine du désarroi des ouvriers et du désordre intellectuel sur le chantier.

Le grade de maître est considéré par certains historiens, comme le premier des hauts grades. Il semblerait d’après d’autres, que les tout premiers grades post maîtrise étaient en fait une volonté de conforter la maîtrise ou des variantes de la maîtrise, des essais pourrions nous dire.

D’ailleurs, à titre d’anecdote, presque totalement et heureusement oubliée, nous avons échappé à la construction de la tour de Babylone en lieu et place du Temple de Salomon. Je vous laisse deviner les avatars de la suite…Je passe également sur la maçonnerie Noachite, pour éviter le déluge…

On n’a pas été jusqu’à faire tomber Hiram d’un échafaudage, mais presque : ainsi, nous avons frôlé l’accident de travail…

Cette orientation précédente laisse supposer que le troisième grade, dont la légende est commune à tous, est bien la charnière d’un ensemble de développements dont on ne peut dire que tous ceux qui ont été répertoriés, possèdent un contenu sérieux et intéressant.

Nos ancêtres, c’est une évidence, étrangers au métier, dépossédés des règles opératives et de la disparition du concret du chantier, ont largement ouvert la porte non seulement à d’autres sciences dites initiatiques mais aussi et hélas, à leurs propres délires. Il n’y a pas eu des illuminés qu’en Bavière et encore ceux là ne furent pas les pires.

Il suffirait pour s’en convaincre, de lire non seulement ceux tombés dans l’oubli mais également le contenu de certains grades inclus dans des systèmes ayant pignon sur rue.

Ainsi, à partir d’un grade commun encore pétri de l’enseignement des opératifs bien que s’en échappant par l’adjonction du mythe d’Hiram, nous découvrons que les routes des rites s’écartent, même si chacun jure que l’initiation est comme la république : une et indivisible et que son support est universel. A l’instar du Dieu unique que chaque religion dans son dogme, s’approprie de façon exclusive et assaisonne suivant ses propres préférences gustatives.

Mais revenons à notre hypothèse.

Vous m’avez souvent entendu dire depuis quelques années après en avoir étonné quelques uns, irrité d’autres, le béret enfoncé jusqu’aux oreilles, que les hauts grades du Rite Français procèdent du mouvement communément appelé Ecossisme.

Rien dans la lecture et mieux encore dans la pratique ne peut contredire cette évidence si par chance on en possède la connaissance même incomplète.

Tous les systèmes de hauts grades de notre environnement ont les mêmes sources d’inspiration, au delà des touches spécifiques, là aussi tardives et à bien regarder, ces dernières n’en constituent pratiquement jamais une clause d’intérêt majeur ou suffisant.

Dans la continuité de cette réflexion, j’ajoute aujourd’hui, le Rite Français contient dans le développement de ses cinq ordres l’essentiel des rites communément pratiqués, hier comme aujourd’hui, et que nous pourrions résumer à trois remarquables, à savoir : le Rite de Perfection, le Rite en sept grades de la mère loge écossaise de Marseille et enfin le plus tardif, le Rite Ecossais Ancien et Accepté.

En effet, et je passe sur le développement historique que chacun pourra retrouver dans les bonnes bibliothèques, les Ordres du Rite Français ont été codifiés non pour être un système s’ajoutant à d’autres mais pour être la vitrine dans laquelle tous les Francs-Maçons pratiquant dans les différents systèmes en vigueur au XVIII siècle pouvaient se reconnaître et surtout être reçus.

Pour l’anecdote, il n’est pas rare de trouver dans les tableaux de Loge de cette époque des Frères possédant des grades dont le titre signe l’appartenance ou une pratique à des systèmes différents.

Il convenait pour le moins de mettre en place un espace ordonné où tout ce monde pourrait se reconnaître dans une pratique commune.

Mais il ne serait pas honnête de s’en tenir à cette seule approche. Ce serait ignorer que les responsables du Grand Orient de l’époque avait quelques ambitions hégémoniques sur le monde maçonnique en cours d’installation. et que quelques luttes d’influence agitaient déjà les pavés mosaïques, Bref, rien de nouveau ou de pire…

Pour revenir au volet qui paraît le plus intéressant, le règlement du Grand Chapitre Général de France, ancêtre de notre structure actuelle, précise dans son règlement de 1784 (rappelons au passage qu’à cette époque le REAA n’existait pas encore en tant que tel et n’oubliez jamais que la plupart des degrés de l’Ecossisme ont existé avant d’être incorporé dans les structures rituelles actuelles )

« Le G.·.C.·.G.·. renfermera en son sein, autant qu’il sera possible, toutes les connaissances maçonniques.

En conséquences, les grades en partant de ceux qui suivent la maîtrise seront conférés successivement ainsi qu’il va être dit ci- après :

Toutes les formules différentes et multipliées seront classées et rangées suivant le grade dont elles dépendent.

Chaque grade ainsi classé sera connu sous la dénomination d’Ordre. 

Le G.·.C.·.G.·. renfermera toutes ses connaissances dans cinq Ordres.

Le Premier Ordre Elu Secret :

Il comprendra tous les intermédiaires de la maîtrise à l’Elu. L’Elu en sera le complément.

Le Deuxième Ordre Grand Elu Ecossais :

Il comprendra l’Ecossais, tous Ecossais possibles et ce qui est relatif.

Le Troisième Ordre Chevalier d’Orient :

Il comprendra le Chevalier d’Orient et ce qui y a rapport.

Le Quatrième Ordre Souverain Prince Rose-Croix :

Il comprendra le Rose-Croix et ce qui y est relatif.

Le Cinquième Ordre comprendra tous les grades physiques et métaphysiques et tous les systèmes particulièrement ceux adoptés par les associations maçonniques en vigueur. »

Nous voyons bien, par cette définition que l’ensemble du mouvement Ecossais se trouve englobé dans les différents Ordres du Rite Français, Ordres qui ne sont pas à proprement parler des degrés univoques, mais des espaces dans lesquels seront collationnés tout les degrés qui correspondent à un type de grade.

Il convient enfin pour confirmer l’hypothèse de jeter un regard sur le Cinquième Ordre et de comprendre sa définition. Cette réflexion sera brève compte tenu de notre degré.

Pour cela, je vous propose de prendre en considération deux éléments : le premier est historique, le second s’attache aux différentes pratiques connues.

A l’époque, aucun des systèmes actuels n’existait dans sa forme définitive. Il s’agissait donc de faire en sorte que le cinquième Ordre contienne toute forme de degré existant. Ainsi, nous avons eu en mains une description de l’époque du contenu cet ordre contenant plus de quatre-vingt degrés, dont un mémorable, pour la petite histoire, qui s’appelait le bien nommé chevalier de la balance degré que nous pourrions sans conteste réactiver même si à l’époque la connotation argotique n’existait pas…Bref !

Mais plus sérieusement nous pouvons convenir de l’inutilité à rassembler ce que la pratique et le temps ont écarté de nos différents rituels. Et considérer que l’Ecossisme se réduit au maximum à une quarantaine de degrés signifiant toutes classes confondues et en soulignant que certains sont très proches.

Quant aux rituels recensés a son sujet dont certains sont pratiqués, ils apparaissent sensiblement différents et pour la plupart, ils tirent leurs origines de grades de l’Ecossisme dont le Kadosch ou le chevalier du soleil par exemple.

Différentes classes qui semblent avoir exister en son sein. Deux sont immédiatement discernables dans le règlement de l’époque, puisque seule une partie d’entre ses membres étaient ad vitam dans des fonctions précises et cette structure répondait à un numerus clausus, mais c’est une autre histoire.

Pour conclure…

Par la composition et la structure de ses ordres la seule pratique du rite français pourrait en principe permettre une qualification de ses adhérents pour l’ensemble de l’Ecossisme . Il en représente même un aspect moderne.

Il reste cependant à débattre sur le bien fondé et la nécessité de la démultiplication des degrés d’autant que trois enseignements essentiels pourraient représenter l’Ecossisme, et que la considération de l’aspect contemporain de notre démarche pourraient à juste titre nous rappeler au caractère ancestral et unitaire de l’initiation.

Mais nous restons bien d’accord que le sujet de cette planche n’était qu’une matérialisation parmi d’autres, des chemins possibles que cette dernière pouvait emprunter.

Jean-Pierre Duhal, 5ème Ordre, Chevallier de la Sagesse, Grade 9 et dernier du Rite Français des Modernes, Souverain Grand Inspecteur Général, 33º du Rite Écossais Ancien et Accepté. Fondateur du Sublime Conseil “Provence et Fidélité”, Membre Fondateur du Ve Ordre et, Passé Très Sage et Parfait Grand Vénérable de la Chambre d’Administration du Grand Chapitre Général du Grand Orient de France. Membre de l’Académie Internationale du Ve Ordre de l’Union Maçonnique Universelle du Rite Moderne.
 

15 octubre 2023

Nuevas Logias de la "Gran Logia del Lejano Oriente. Islas Filipinas" al sur de Mindanao

La Gran Logia del Lejano Oriente. Islas Filipinas bajo la dirección del Supremo Consejo del Grado 33 y Último del Rito Escocés Antiguo y Aceptado, miembro de la International Confederation of Supreme Councils AASR, otorga unas Patentes de Constitución para la Logia Masónica Mt. Capistrano No. 23 de la Provincia de Bukidnon y para Nueva Vergara Masonic Lodge No. 8 de la ciudad de Davao, ambas de las islas del sur de Mindanao, Filipinas. Enhorabuena.






10 octubre 2023

Recordando emotivamente al I.·. P.·. H.·. Óscar Sierra Sabalza



Hace poco más de cuatro años, concretamente el día 1 de febrero de 2019, que el Gran Oriente Nacional Colombiano sentía con profundo dolor el paso al Oriente eterno de nuestro I.·. P.·. H.·. Óscar Sierra Sabalza, referente de la masonería sudamericana y representante de la tradición iniciática que se remonta a los primordios de la implantación del Rito Escocés Antiguo y Aceptado en nuestro continente cuyas fechas claves son 1824 y 1833, desde el Supremo Consejo implementado por Joseph Cerneau en la Gran Colombia hasta la trasformación del mismo en 1833 en la naciente República de la Nueva Granada. 

Nacido el 28 de junio de 1925, ocupó la Dignidad de Soberano Gran Comendador del Supremo Consejo del Grado 33º para Colombia desde 1984 hasta el año 2000, Cuerpo Masónico que ostentaba la Patente física otorgada en 1851 por el Gran Oriente de Francia al Gran Oriente y Supremo Consejo Neogranadino fundado en 1833.

En el tiempo en que dirigió los destinos del Supremo Consejo del Grado 33ª para Colombia este Cuerpo Masónico expidió Cartas Patentes:

Gran Logia del Norte de Colombia con sede en la ciudad de Barranquilla
Gran Logia Central con sede en la ciudad de Bogotá
Gran Logia de Los Andes con sede en la ciudad de Bucaramanga
Gran Logia del Eje Cafetero con sede en la ciudad de Pereira
Gran Logia del Pacifico Colombiano con sede en Cali
 
El Querido Hermano Oscar Sierra, Médico Oftalmólogo en el campo profesional, ocupó además la Dignidad de Gran Maestro de la Serenísima Gran Logia Nacional de Colombia, con sede en el Oriente de Cartagena en cuatro periodos consecutivos desde 1974 hasta 1982.

En su última etapa masónica, además de ser un entrañable asesor de incalculable valor, fue Miembro Activo, Emérito y de Honor del Supremo Consejo del Grado 33º del Rito Escocés Antiguo y Aceptado del Gran Oriente Nacional Colombiano, reconstituyendo en su seno regularmente por filiación iniciática el Gran Oriente y Supremo Consejo Neogranadino atendiendo a sus principios históricos y auténticos valores originales, mediante una adecuación al Siglo XXI en su membresía, proyección y mixidad masónica, mostrando una grandeza incomparable, determinante y rotunda. Un Ilustre y Poderoso Hermano único e irrepetible cuyo ejemplo muestra el camino a seguir. 

También ostentaba el V Orden de Sabiduría del Sublime Consejo y Gran Capítulo General del Rito Francés del Gran Oriente Nacional Colombiano, aportando su sabiduría y calidad de incalculable valor.

Desde el Gran Oriente Nacional Colombiano recordamos con gratitud el legado del Muy Ilustre Hermano Óscar Sierra Sabalza 33º, Vª Orden, el cual permanecerá inmortal para la Orden Universal y nuestro Supremo Consejo en particular.

Cartagena de Indias a 27 de febrero de 2022 E.·. V.·.

Joaquim Villalta, Vª Orden, Gr.·. 9, 33º
M.·. I.·.
Director de la Academia Internacional de la Vª Orden - UMURM
Gran Orador del Sublime Consejo del Rito Moderno para el Ecuador
Miembro Honorario del Soberano Grande Capítulo de Cavaleiros Rosa-Cruz de Portugal - Gran Capítulo General del Rito Moderno y Francés de Portugal
Miembro Honorario de la R.·. L.·. Estrela do Norte nº 553 del Grande Oriente Lusitano
Gran Canciller para Europa del Gran Oriente Nacional Colombiano
Miembro Honorario del Soberano Supremo Consejo del Grado 33 para el Escocismo de la República del Ecuador
Miembro Honorario del Supremo Consiglio del 33º ed Ultimo Grado del R.S.A.A. per l’Italia e sue Dipendenze
Miembro del Suprême Conseil du 33e Degré pour la France du Rite Ancien et Accepté (Cerneau's Rite)
Pasado Presidente de la Confederación Internacional de Supremos Consejos del Grado 33º del R.·. E.·. A.·. A.·.
Muy Poderoso Soberano Gran Comendador del Supremo Consejo del Grado 33º para España del Rito Antiguo y Aceptado (Rite de Cerneau)
Gran Comendador del Soberano Gran Consejo de los Príncipes del Real Secreto para España, Rito de Perfección.


09 octubre 2023

Petit abrégé de l’histoire de la Franc-Maçonnerie en Suisse


La Franc-Maçonnerie est une fraternité initiatique ayant comme buts le développement moral de ses membres et la pratique des principes humanitaires. La Franc-Maçonnerie moderne a vu le jour en Angleterre, avec la création par quatre loges de la Grande Loge de Londres le 24 juin 1717. Elle se rattache aux confréries médiévales de métiers libres ou « francs ». La cellule de base de la Franc-Maçonnerie est la loge, composée d’un nombre minimum de sept membres, auxquels sont successivement conférés trois grades symboliques (Apprenti, Compagnon, Maître) au cours de cérémonies rituelles. Les loges sont dites « de saint Jean » en souvenir de saint Jean-Baptiste, qui au Moyen-Age était le patron des confréries des tailleurs de pierre.

Petit abrégé de l’histoire de la Franc-Maçonnerie en Suisse*

Dès la fin du XVIIIe s., se sont aussi développées des loges dites de « hauts grades » (Rite Ecossais Ancien Accepté, Régime Ecossais Rectifié, Rite de Memphis-Misraïm, etc.), qui ont multiplié le nombre de grades. Il ne s’agit pas de Franc-Maçonnerie à proprement parler, puisque leur symbolisme ne se rattache pas à l’art de la construction. On n’en tiendra donc compte que dans la mesure où leur histoire est liée à celle de la Franc-Maçonnerie symbolique des trois premiers grades (dits « bleus »), dont l’évolution reflète la complexité et la diversité de la Suisse, et en suit les clivages linguistiques.

XVIIIe s.

La première loge maçonnique, La Société Libre du Parfait Contentement, fut fondée à Genève par lord Georges Hamilton en 1736. République indépendante, mais alliée des Suisses, Genève entretenait des liens commerciaux privilégiés avec l’Angleterre. En 1737 la Grande Loge de Londres accorde à lord Hamilton le titre de « Grand Maître Provincial auprès des Loges de Genève », ce qui signifie que ces dernières obtenaient d’elle leurs patentes. Le Gouvernement genevois interdit alors à ses citoyens d’adhérer aux loges, qui échappaient à son contrôle, admettaient des étrangers et dépendaient d’une autorité étrangère. La Franc-Maçonnerie étant à la mode, cette interdiction ne découragea pas les Genevois et en 1744 on compte à Genève 6 loges, dont une mixte (réunissant hommes et femmes) sous le nom quelque peu libertin de La Parfaite Félicité. 

La plus ancienne loge de Suisse encore active aujourd’hui, L’Union des Cœurs, fut fondée à Genève en 1768. La Grande Loge Nationale de Genève, fondée le 24. 6. 1773 par neuf loges genevoises, marque le détachement de l’influence anglaise et le rapprochement à la France. Elle comptait 17 loges lorsqu’elle dut cesser ses activités suite à l’interdiction des « cercles et coteries » par le Gouvernement aristocratique, après l’écrasement de la révolution genevoise de 1782. Ayant pris le nom de Grand Orient National de Genève, la Franc-Maçonnerie genevoise continue ses activités en secret jusqu’en 1789. Ses bons rapports avec la France ne l’empêchent pas de garder des liens avec l’Angleterre et le 5. 8. 1789 la loge genevoise L’Union initie le prince Edward, duc de Kent, fils du roi George III et futur Grand Maître de la Franc-Maçonnerie anglaise. 

Lorsqu’en 1798 Genève est annexée par la France, ses loges sont en relation avec des loges françaises, mais aussi d’Angleterre, Allemagne, Brunswick-Hanovre, Pays-Bas et des Deux-Siciles. Une Grande Loge Provinciale de Genève est créée en 1801, nominalement indépendante mais en fait aux ordres du Grand Orient de France. Ce dernier fonde aussi quelques loges rattachées directement à lui, qui initient surtout des officiers et soldats de garnison, mais aussi des Genevois partisans des idées nouvelles. De ces loges, la Fraternité, fondée en 1799, et L’Etoile du Léman, fondée en 1807, sont encore en activité aujourd’hui et toujours rattachées au Grand Orient de France. En 1801 Genève compte 18 loges, dont 7 appartiennent à l’ancien Grand Orient National et 11 à la nouvelle Grande Loge Provinciale, avec env. 200 membres au total, pour une population de 25’000 habitants. 

Le Pays de Vaud voit sa première loge fondée à Lausanne en 1739. Son nom, La Parfaite Union des Etrangers, montre bien qu’aucun Vaudois n’en faisait partie. Avec d’autres loges vaudoises, elle fonde le Grand Orient National pour la Suisse Romande, reconnu par l’Angleterre. En dépit de l’interdiction de la Franc-Maçonnerie par Leurs Excellences de Berne en 1745, des nouvelles loges sont fondées à Bex en 1760, à Montreux en 1783, à Morges en 1786, à Vevey en 1790 et à Aubonne en 1798. A Neuchâtel la première loge est fondée en 1743; à Fribourg en 1761 et au Locle en 1774.

En Suisse alémanique une première tentative de fondation de loge a échoué à Berne en 1740, à cause de l’opposition des autorités. La première loge bâloise est fondée en 1744, tandis qu’en 1771 est fondée à Zurich la loge de langue française La Discrétion, qui une année plus tard adoptera l’allemand et prendra le nom de Modestia cum Libertate. A Berne des officiers bernois au service de la France fondent les trois premières loges en 1798. Alors que dans les territoires bernois, comme à Genève, les autorités ont essayé en vain de contrôler la naissance et le développement de la Franc-Maçonnerie, craignant l’influence politique française, en Suisse alémanique elle s’est développée sans entraves dans les deux grandes villes de Zurich et de Bâle, sous une influence allemande plus conservatrice. 

XIXe s.

Pendant l’occupation française et la République Helvétique de nombreux francs-maçons ont joué un rôle politique et social d’avant-garde. Avec la Restauration la Franc-Maçonnerie s’éloigne des tendances réformatrices, se répandant tout particulièrement dans les cantons protestants de Suisse alémanique. Les loges de Zurich et de Bâle se rattachent au Régime Ecossais Rectifié, un système de « hauts grades » à tendance chrétienne très marquée, mettant l’accent sur la pratique d’un christianisme réformé, avec des accents à la fois piétistes et mystiques. Deux représentants typiques de cette orientation de la Franc-Maçonnerie suisse sont le médecin zurichois Diethelm Lavater et le conseiller d’Etat zurichois Johann-Caspar Bluntschli, disciple du mystique panthéiste allemand Rohmer.

En Suisse romande, plus marquée par la proximité de la France, cette aile conservatrice de la Franc-Maçonnerie restera toujours minoritaire et L’Union des Cœurs, à Genève, est la seule loge importante y appartenant. Sous la présidence de l’historien J.-B. G. Galiffe, elle a compté parmi ses membres de nombreux pasteurs, qui ont joué un rôle dans le Réveil protestant. 

La centralisation politique, qui a caractérisé la Suisse au XIXe s. et a donné naissance à la Confédération de 1848, a aussi marqué l’histoire de la Franc-Maçonnerie Après plusieurs tentatives d’union avortées entre 1810 et 1840, la Grande Loge Suisse Alpina est fondée par 14 loges les 22 et 23. 6. 1844. Le zurichois Johann Jakob Hottinger en est le premier Grand Maître et Jonas Furrer, futur premier Président de la Confédération en 1848, le Grand Orateur. L’hostilité de l’Eglise catholique (Pie IX en 1865 et 1873 et Léon XIII en 1884 ont expressément condamné la Franc-Maçonnerie dans leurs encycliques) a poussé les loges sur des positions anticléricales et agnostiques, en favorisant l’admission de nombreux hommes politiques du parti radical démocratique, qui la marqueront de leur empreinte. Une loge genevoise représente bien cette tendance générale de la Franc-Maçonnerie suisse de l’époque, Fidélité et Prudence, qui de 1880 à 1902 a été la loge radicale par excellence. Georges Favon, Charles Page, Alcide Jentzer, les Conseillers d’Etat Alexandre Gavart et Alfred Vincent, le Conseiller fédéral Adrien Lachenal, Président de la Confédération en 1896, en ont fait partie. Dans le Canton Vaud, la loge radicale a été Liberté, fondée en 1871 par le Conseiller fédéral Louis Ruchonnet, président de la Confédération en 1883. 

C’est surtout dans les Cantons catholiques (Fribourg, Saint-Gall, le Tessin, les Grisons) que l’opposition de l’Eglise catholique à la Franc-Maçonnerie a été la plus virulente, en empêchant par tous les moyens la création de nouvelles loges et en combattant celles déjà existantes. Face aux tracasseries du clergé, la loge de Fribourg La Régénérée (fondée en 1851) dut se résoudre en 1885 à vendre son immeuble à une congrégation religieuse. Elle sera même dissoute en 1902 et ne pourra reprendre ses travaux qu’en 1972. Toujours à cause de l’hostilité du clergé catholique, et de l’opposition politique du parti conservateur, la première loge tessinoise, Il Dovere, ne verra le jour à Lugano qu’en 1877, à l’initiative du Consul d’Italie. Elle a d’abord été rattachée au Grand Orient d’Italie et est entrée à l’Alpina en 1884. Dans ce Canton, où la religion catholique a été longtemps religion d’Etat, ce n’est que dans la deuxième moitié du XXe siècle que quatre nouvelles loges pourront être fondées. 

A Genève, pourtant de tradition protestante, l’Eglise catholique a réussi à faire racheter aux créanciers par un prête-nom l’immeuble du Temple Unique. Il avait été construit en 1858 par sept loges sur un terrain cédé gratuitement par l’Etat à Plainpalais, à l’emplacement des anciennes fortifications récemment détruites pour désenclaver la ville. Il a été aussitôt transformé en l’église du Sacré-Cœur. Très engagées politiquement, les loges genevoises débattent dans leurs réunions de problèmes de société, comme le droit au travail, les assurances obligatoires, l’instruction publique, la réforme de l’assistance publique, la législation sur l’enfance abandonnée et la séparation de l’Eglise et de l’Etat, qui sera acceptée en votation populaire en 1907. 

XXe s.

Pendant ce siècle l’histoire de la Franc-Maçonnerie en Suisse est marquée par trois événements majeurs : l’initiative Fonjallaz demandant son interdiction, l’évolution de ses relations internationales et la naissance d’une Franc-Maçonnerie dite « libérale ».

Une proposition de créer une Fédération Maçonnique Internationale avait déjà été faite en 1889 par le Grand Orient de France, mais elle n’a pris forme qu’en 1902, lors du Congrès Maçonnique International de Genève. Le 1. 1. 1903 un Bureau International des relations Maçonniques est institué à Neuchâtel, sous la direction de l’ancien Conseiller d’Etat neuchâtelois Edouard Quartier-La Tente, Grand Maître de l’Alpina de 1900 à 1905. Après une interruption lors de la première guerre mondiale, il reprend ses activités en 1921 sous le nom d’Association Maçonnique Internationale (AMI). En 1923 elle regroupait 500’000 membres, appartenant à 38 Obédiences maçonniques nationales différentes. Née dans la mouvance de la Franc-Maçonnerie agnostique latine du Grand Orient de France, l’AMI a toujours été combattue par la Franc-Maçonnerie théiste anglo-saxonne de la Grande Loge Unie d’Angleterre.

Une initiative fédérale visant à interdire la Franc-Maçonnerie en Suisse, lancée en 1923 par le colonel frontiste Fonjallaz, a été déposée le 10. 12. 1934 munie de 56’238 signatures. Le Conseil Fédéral a nettement pris position contre cette initiative dans un rapport de 43 pages, publié le 4. 9. 1936. Elle a finalement été rejetée en votation populaire le 28. 11. 1937, par 515’000 non contre 235’000 oui. Le canton de Fribourg, où l’influence de l’Eglise catholique était écrasante, est le seul à l’avoir acceptée. En dépit de cette victoire politique, après la seconde guerre mondiale la Franc-Maçonnerie suisse a perdu la moitié de ses effectifs, en tombant d’env. 5’000 membres en 1935 à env. 2’500 en 1945.

Le nouveau contexte mondial voit la Franc-Maçonnerie anglo-saxonne s’opposer de plus en plus ouvertement à la Franc-Maçonnerie latine. Une tentative de trouver une voie médiane entre ces deux tendances, avec la rédaction le 21. 5. 1949 des « Cinq points de Winterthur », qui auraient dû servir de base pour une reconnaissance internationale, échoue face aux pressions exercées par la Grande Loge Unie d’Angleterre. Le Grand Maître de l’Alpina, Albert Natural est obligé à dissoudre l’AMI le 11. 6. 1955, puis à rompre toutes relations avec le Grand Orient de France, que l’Angleterre considère irrégulier parce qu’il n’exige pas de ses membres la croyance en un Dieu créateur et en Sa volonté révélée. Cette rupture est très mal ressentie, surtout en Suisse romande, où les liens avec la France sont nombreux. Des francs-maçons désirant les conserver quittent alors l’Alpina et créent à Lausanne la loge Evolution, dont le nom est un programme. Une deuxième loge est ensuite créée à Lausanne et une troisième à Zurich, et les trois réunies fondent le Grand Orient de Suisse, une Franc-Maçonnerie respectant la liberté de conscience de ses membres, liée au Grand Orient de France. En 1966 les pressions de l’Angleterre obligent l’Alpina à rompre ses relations avec la Grande Loge de France, ce qui provoque le départ d’autres membres, qui créent trois nouvelles loges à Genève et une à Zurich. Réunies aux trois précédentes, ces 7 loges fondent le 21. 6. 1967 la Grande Loge de Suisse. Cette Franc-Maçonnerie dite « libérale », qui en 1996 a repris le nom de Grand Orient de Suisse, compte en 2000 un peu moins de 400 membres, répartis en 14 loges, dont 3 en Suisse alémanique et 11 en Suisse romande. 

De son côté, la Grande Loge Suisse Alpina compte à la même date un peu moins de 4’000 membres, répartis en 79 loges, dont 2 aux Grisons, 5 au Tessin, 28 en Suisse alémanique et 44 en Suisse romande.

La Franc-Maçonnerie s’est aussi ouverte à la mixité, avec l’arrivée en Suisse de l’Ordre Maçonnique Mixte International Le Droit Humain en 1907, qui ne compte plus que 3 loges en 2000, après la scission qui a donné naissance le 8 mai 1999 à la Grande Loge Mixte de Suisse (8 loges en 2000, dont 1 au Tessin, 1 en Suisse alémanique et 6 en Suisse romande, avec env. 100 membres), et de la Grande Loge Suisse du Rite Ancien et Primitif de Memphis-Misraïm en 1962 (3 loges en 2000, 1 masculine, 1 féminine et 1 mixte, toutes à Genève). Une Franc-Maçonnerie exclusivement féminine a vu le jour le 3. 4. 1976, avec la Grande Loge Féminine de Suisse, qui compte en 2000 env. 350 membres pour 14 loges, dont 1 au Tessin, 3 en Suisse alémanique et 10 en Suisse romande.

Bibliographie : Maçonnerie, maçonneries, éd. R. Marx, 1990 ; M. Cugnet, Deux siècles et demi de Franc-maçonnerie en Suisse et dans le Pays de Neuchâtel, 1991 ; A. Bernheim, Les débuts de la Franc-Maçonnerie à Genève et en Suisse, 1994 ; Grande Loge Suisse Alpina, Livre du 150e Anniversaire, 1994 ; Groupe de recherche Alpina, Guide du Franc-Maçon, 1998. 

Fabrizio Frigerio
Suprême Commandeur
Sublime Conseil - Grand Chapitre Général Mixte de Belgique
Membre de l'Académie Internationale du Ve Ordre - UMURM

*Cet article est la ré élaboration en français et la mise à jour d’une notice écrite par le même auteur, notice qui a paru en langue allemande dans le Schweizer Lexikon, Mengis & Ziehr Ed., Luzern, 1991-1993, vol. II, p. 738-740, sub voce « Freimaurerei ».
Il aurait dû paraître dans le Dictionnaire Historique de la Suisse, édité par l’Académie Suisse des Sciences Humaines et la Société Générale Suisse d’Histoire, Berne, sous presse, sub voce « Franc-maçonnerie ».
Le rédacteur en chef ayant demandé des modifications et des suppressions que l’auteur ne pouvait accepter, il a été retiré et il a paru modifié sous la signature de la rédaction.