28 febrero 2024

Des choix de la Spiritualité

 

Des choix de la Spiritualité

Voir que tu construis une cathédrale en taillant une pierre est spiritualité ; chercher la Vérité au tréfonds de l’Univers, aussi. 

Esprit, âme, raison, conscience?

Mon compas trace large ouvert, mes bras, aussi.

L’Esprit[1], est la vie qui s’est rendu compte qu’elle est.



Sentients, capables de nous examiner et de juger, nous sommes notre esprit, notre âme, comment se passer de ce mot ?

Cette entité consciente de soi, est impalpable à ce jour. Est-elle faculté, fonction de la matière vivante, phénomène vécu ou essence immatérielle, étincelle de souffle divin ? La dispute va continuer, longtemps...

Certes, notre esprit n’est pas chose fabriquée il est né. Pareil au vivant dans lequel il habite - qui donne naissance à la nouvelle vie – il crée ce qui n’était pas avant et il agit [2]. Sur Terre, seul l’esprit est donneur de noms[3], faiseur des langues et d’art.

Mon souffle vital, pneuma, anima, âme, psychisme, « vie mentale », est-il périssable ou immortel ? Accordé par la Divinité ou surgi de l’évolution de la Matière ? Je ne le sais… le fait est que nous ressentons cet état, nous sommes cet état sans pareil. Nous éprouvons, chacun, directement, à la première personne, le goût de ce qu’est être sciemment quelqu’un[4], sentir joie et douleur, juger, vouloir, désirer… Sans lui nous ne sommes personne.

Il y a vie de l’esprit si en notre for intérieur ont cours des sentiments et des valeurs, des vertus, des doutes et des convictions, l’action, l’humilité, des devoirs et libertés. Une vision du monde et un espoir peuvent s’appeler déjà spiritualité. A l’opposé, les machines sont des engins fabriqués de substances mortes, leurs algorithmes purgés n’ont rien d’une spiritualité, seulement la vie en est capable. La vie de l’esprit seule, fait de nos filiations de mortels des histoires de vie uniques et irremplaçables plutôt que des chaînes d’élevage et de production. C’est la vie seulement qui est douée d’espérance, d’idéal, de pardon et de promesse. La vie et la société des humains.

Tout ceci émerge naturellement de l’univers matériel ? Peut-être. Pourtant, cette vie de l’esprit est une chose qui, dans les limites de nos connaissances, ne se trouvait pas dans la Nature sans nous ; les idées ont généré la transfiguration de notre espèce et du monde... Il me semble raisonnable de considérer l’unicité de ce « phénomène ».

Pour la raison sèche, la spiritualité reste une subjectivité, une illusion, voir, une superstition. Ceci me semble déplorable, car ce qui désenchante le monde – même la vérité scientifique quand elle est exclusivement de la matière inerte, des abstractions et des machines – assèche la spiritualité et dégrade l’humain. Par des méthodes qui nient l’existence de ce qu’elles n’ont pas prouvé et mesuré, rien ne reste en main en dépeçant le comportement et le corps afin de contrôler s’il y a l’esprit. Pour citer Goethe (en original, car il est mal traduit) :

„Wer will was Lebendig's erkennen und beschreiben,
Sucht erst den Geist heraus zu treiben,
Dann hat er die Teile in seiner Hand,
Fehlt leider nur das geistige Band.“[5]

“Qui veut déceler et décrire le Vivant/cherche se défaire de l'Âme avant, /puis, bien en main sont les parties, / hélas, manque juste le Lien - l'esprit.”

Nier l’existence de l’esprit, dégrade l’homme.
Vie spirituelle, spiritualité, intellect, religion ? Humaniser le chaos.

Il y a aussi un brin de spiritualité en tout savoir, même intuitif, en tout symbole ou métaphore, mais parler, connaitre et expliquer n’est pas tout. Une étincelle d’esprit vit en chacun de nous, connaissante, éveillée et sensible, pourtant, pour affirmer une vie spirituelle, il faut comprendre l’émerveillement, notre propension historique à enchanter le monde en lui attribuant signification et destinée.

La spiritualité est encore plus que ceci, bien entendu ; c’est l’esprit des humains réunis en civilisation, quand ils osent et se surpassent, de mille manières, vers des théories et idéaux qui transcendent la matérialité vulgaire ; que ce soit par le savoir compris ou par la foi, le mystère ou la raison, par l’intuition, par le génie, par le sacrifice, par la musique, par la découverte et le culte de la vérité, par l’extase ou les mathématiques… pourquoi pas. On vit notre spiritualité de diverses manières, solitaires ou ensemble. Par la méditation, l’extase, par la prière, par un satori ou une révélation, ou en comprenant soudainement, en exclamant « Aha ! Eureka ! » … On exprime la spiritualité par une diversité de symboles et rituels, par des cérémonies, mais aussi par l’appartenance, le vécu et le faire de chacun ; le travail bien fait, la pierre bien polie, l’œuvre inspirée, l’art vécu, la pensée selon la méthode scientifique ou la philosophie.

Notre monde ainsi enchanté ou expliqué, nous devient compréhensible, cohérent, prévisible, digne, porteur d’espérance. Pour parler vraiment de spiritualité, l’essentiel est ce que l’être pensant éprouve, croit et fait du vécu, du savoir et des idées, pas seulement ce qu’il sait…

La raison de la spiritualité est d’apporter humanité et harmonie dans le chaos.

L’abondance éphémère, la somme de tous nos esprits ici sur Terre – la Noosphère[6] - englobe l’ensemble des vies mentales de l’humanité, vécus émotionnels et moraux inclus. Leur mémoire collective survit à la mortalité. Naturellement. Une partie de ces trésors se garde dormante, inscrite dans des livres, les édifices les outils et les arts. Une autre partie, vive, habite nos vies mentales, nos souvenirs, les langues et les coutumes des nations. Elle circule par notre communication. Le tout se perpétue à travers les générations, par les traditions, par les sagesses, les spiritualités et les savoirs, les cultures, les civilisations. De sa rencontre avec la réalité[7], la société de Homo Faber extrait connaissance et pouvoir, mais elle y rajoute sens et valeur. Ainsi seulement, l’esprit éveillé de la vie devient véhicule et contenant d’une vie spirituelle.

Car l’Humanité, comme la Vie, apporte à l’Univers aveugle, qui s’ignorait, sens et formes qui n’y étaient pas et qui, sans l’Homme, disparaîtraient. Sur la « Nature telle qu’elle est », l’homme décalque ses significations, ses mesures, ses façons de comprendre et l’expression de ce que les choses valent pour nous humains. L’Homme apporte ses manières de vivre et de gérer son monde, avec des outils spirituels qui ne se trouvaient pas dans la matière sans lui : la Raison et le savoir, la Méthode Scientifique, mais aussi la compassion, l’espoir, la foi transcendante, la morale, la responsabilité, l’esthétique. L’homme apporte ses questions, son « Pourquoi pas ? », la tristesse, le regret et le rire, la fidélité et la trahison, la solidarité et le rejet. L’homme apporte les mots et avec eux l’outil de la vérité, du mensonge et de l’art. D’où viennent le non-être, les mathématiques, l’Utopie, le Bien et le Mal, la Beauté, sinon de l’esprit ? L’homme invoque et honore, il discerne et célèbre le sacré. L’homme institue des symboles et des vérités morales, invente des formes nouvelles et s’empare de forces démiurgiques capables de donner forme ou, au contraire, de transformer, de déformer ou tout détruire.

L’Esprit intelligent, dès qu’il s’éveille, devient cause. Par anticipation, l’intellect est capable de décider à l’envers du temps, depuis un avenir imaginé, depuis ce qu’il croit ou calcule, vers l’ici et maintenant, pour former son intention et agir. Ainsi, une religion ou une doctrine peuvent devenir un empire sur Terre. Par ce pouvoir, avec ses choix, l’esprit, le penseur, le croyant, deviennent initiateurs et responsables. Ils débutent des cours d’action nouvelle, ils façonnent les substances, organisent, inventent et procèdent à rendre réels des outils puissants, des œuvres et des sociétés tels que le monde « devrait être » d’après notre point de vue humain. Un monde potentiellement bon, beau, vrai, juste, sage, généreux, fraternel, sacré. Ou l’inverse. Pour le meilleur et pour le pire. Car la spiritualité peut servir autant la vie que la mort, génératrice ou dévastatrice, humaniste ou antihumaine[8].

Tout ce qui est spiritualité n’est pas nécessairement bon.

On est justifié de dire qu’on a une vie spirituelle quand l’aspiration de vivre, comprendre et de faire embrasse autre chose en plus d’un Univers exclusivement mécanique et biologique, fait de substance, énergie, information, déterminé sans liberté, par des causalités réduites à la physique et aux autres sciences « exactes » L’être humain et sa société ont un besoin inné de vivre plus haut, de croire et révérer quelque chose, même une utopie.
« Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves…»[9]

La vie de l’esprit devient spiritualité… pourvu qu’ Tout commence humblemet : ma spiritualité s’éveille quand que je me demande pourquoi je vis, pourquoi je suis né, moi et pas un autre, à quoi je sers[10]. Quand je comprends que je ne comprends pas et je suis curieux de ce dont je suis ignorant au lieu d’en être fier. Quand je m’étonne et je m’émerveille. Quand je me passionne pour des idées. Quand je pose des questions, surtout « Pourquoi ? ». Quand je doute. Quand je découvre quelque chose qui change ma vie comme une nouvelle lumière. Quand je ressens l’enchantement et l’altruisme. Quand des actions ont sens pour moi, pas seulement cause ou utilité. Quand je me construis une citadelle intérieure à l’instar de Montaigne ou de Goethe. Quand mes pensées sont belles. Quand je veux devenir meilleur.[11]
J’exerce ma vie spirituelle quand, scientifique ou mystique, je réfléchis au-delà de mon corps, de ma survie animale et sociale, de mes intérêts et plaisirs et de la souffrance primaire, la chair et les os. Je la vis quand je ressens comme une attirance les limites de ce que je suis et sais, de mon savoir et de mon ignorance aussi. Ceci m’enrichit sans cesse, l’ennui est impossible. J’attends de ce monde intérieur passionnant qu’il me guide et me soutienne d’espoir durant mon voyage par la grande forêt du connu et de l’inconnu, même par-delà de la mort. Avec ma spiritualité, je ne suis jamais seul.
Je crois que s’ennuyer souvent signale le manque de spiritualité.

La face visible de la spiritualité, qu’elle soit laïque ou religieuse, nous la pratiquons sous forme de rituels et de cérémonies. C’est une multitude de rituels, gestes symboliques et communions - quotidiennes ou sacrées.

Toute activité humaine importante acquiert avec le temps une valeur symbolique et tend à se ritualiser.
Une pluralité de spiritualités – Un jardin d’échelles vers le plus haut

Dans mon opinion, la spiritualité est ainsi la vie de l’esprit – ce souffle si léger que la Science d’aujourd’hui n’arrive pas encore à le saisir ou le mesurer[12] – quand elle se hausse et se dépasse, que ce soit par le savoir, par la raison, par l’intuition, par le talent, par la foi, par l’émotion, par la découverte ou la révélation si vous voulez. On la vit de mille manières, par des évènements révélateurs et des rituels sociaux ou religieux, des cérémonies ou spectacles ou par la méditation, par l’extase, par la musique[13]... On la vit aussi par la vocation et par l’œuvre ; qui va nier qu’il y a une spiritualité du travail, de l’ouvrier et de l’œuvre, de la chose bien faite, inspirée, qui rejette la médiocrité au service de ce qui est plus haut ?

Dire qu’il y a une seule manière de s’élever spirituellement, la seule spiritualité vraie et exclusive, devient souvent un aveuglement totalitaire ou un mensonge.

Inévitablement, par la pluralité de modes de vie, d’intelligences et de domaines, il y a plus qu’une spiritualité : l’Humanité a ses intelligences et ses mentalités dissemblables, qui ressentent et comprennent, qui savent et croient avec des différences irréductibles. Ces Weltanschauungs, agissent pour concevoir et pour changer le monde à leur image. La spiritualité des Hommes ici sur Terre[14], on l’a observée en une multitude de formes, contemplatives ou actives, des progressions du savoir et de l’imaginaire qui ont évolué du temps des cavernes à nos jours[15]… L’Histoire, la Civilisation, la Terre transformée par l’Anthropocène, la condition humaine, en résultent, toutes œuvres de notre esprit.

Comparer et mettre en hiérarchie les voies de spiritualité n’est pas raisonnable, car elles sont plurielles et ceci veut dire incommensurables. Parfois incompatibles. On peut rêver les réduire l’une à l’autre en imposant un seul critère de vérité, de réalité ou de mérite. Elles correspondent à des domaines de vie différents. Elles suivent des intérêts différents. Quelle absurdité de se faire arbitre unique dans ce jardin d’échelles vers le plus haut, autant de voies d’élévation !

Non seulement il y a plusieurs voies[16], mais souvent, en la même personne, on en observe plus d’une à l’œuvre ; rien n’empêche le grand savant d’être grand croyant ou mystique, le poète d’être religieux ou athée, le danseur d’élever le corps à l’idée et au sacré. Rien n’empêche le prêtre d’être dédié à la Méthode Scientifique – savant qui consacre sa passion à la science ou à l’art. Rien n’empêche l’athée d’être grand érudit, même scrupuleux théologien, qui réfléchit et agit de bonne foi au service de la spiritualité. La largesse d’esprit permet la coexistence dans la pluralité.

Pourtant, respecter cette altérité requiert tout d’abord s’ouvrir l’esprit, concevoir qu’il y a inévitablement des choix de la vie de l’esprit. Ce sont des portes et des voies ouvertes à la liberté autant de conscience que de croyance et à la dignité de l’homme, au respect de soi mais aussi d’autrui. On y a tous droit, le progrès spirituel de la Civilisation les a inscrits dans les Droits de l’Homme, de pair avec la recherche du bonheur.

Il y a la spiritualité du visionnaire, du poète, de l’écrivain, qu’on ne peut pas distiller à une seule quintessence ; Homère, Lucrèce, Ovide, Victor Hugo, Byron, Shelley, Shakespeare, Schiller… enfin un Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Apollinaire, portent chacun leur spiritualité complexe. Des chefs-d’œuvre - je pense à des auteurs du calibre de Rabelais, Goethe, Tolstoï, Thomas Mann, Hermann Hesse… ou George Orwell - suscitent des vues du monde qui éduquent l’humanité [17], qu’elles soient religieuses ou non. On ne va pas leur nier la spiritualité quand ils pensent autrement.

Que dire de la voie du guerrier, du Hagakure des samouraïs, des Arts de la Guerre de Sun Zi sur leur arrière-fond de Tao-te Ching, du tout faire par le vide et le non-faire?
Des génies de la guerre dont on ne se souvient pas car ils étaient parfaits, ou d’autres, sanguinaires, comme Alexandre le Grand, Gengis Khan, Bélisaire ou Napoléon… n’ont-ils pas vécu selon une spiritualité machiavélienne du conflit, de la conquête et de la victoire, une mentalité de la domination qu’on ne peut pas nier ou négliger ? Les Marines, la Légion Etrangère ont leur esprit de corps, bien authentique. Dans leur training on se croirait en rituel d’initiation. Une spiritualité du devoir, du courage, de la camaraderie, de la loyauté jusqu’à la mort.
Il y a dans le yin et yang de l’univers conçu un pôle contemplatif – la méditation ou l’extase mystique, l’enthousiasme ou la sérénité, le faire par le non-faire... Il prend distance ou se confond avec l’Univers et ainsi il se lève au regard d’en haut, du dedans, en dedans. Avec ou sans dieux. Pour vivre après la mort ou pour se dissoudre dans le Tout.

Les arts, partis en timides ébauches de manifestation spirituelle, puis servants des religions et des potentats, se sont métamorphosés au cours de l’histoire en porteurs de spiritualité à part entière : Leurs formes et images, le jeu des symboles et des couleurs, leurs mouvements, leurs sons harmoniques, leurs rythmes, moulent les émotions et le vécu des peuples. Chaque art apporte sa langue et sa sensibilité propre pour enrichir le monde avec des œuvres uniques. Les arts suffissent à combler de beauté les vies de certains créateurs et nourrir l’héritage des civilisations et la spiritualité de ceux qui s’y nourrissent.

L’architecte et le maçon, le peintre génial, qui érigent et décorent les cathédrales et les cultures, le danseur, la ballerine, qui expriment en mouvement, le dramaturge et son acteur qui donnent vie à la scène et éduquent des nations, la musique qui adoucit les mœurs, divine – on peut dire – par elle-même, la voix qui chante et qui envoûte, tous vivent et éveillent des spiritualités authentiques et intenses… de la chose bien faite, la chose belle, à la chose qui change le monde.

Le matérialisme pur et dur, même défini contre toute spiritualité, est à mon avis une forme d’anti-spiritualité[18], contrepartie rebelle de la spiritualité religieuse. Avec ses ascèses, idéaux, valeurs et vocations, tous ces libérateurs, Démocrite, Épicure, La Mettrie, Diderot, Holbach, Voltaire, … jusqu’à Karl Marx, manquent-ils de vie spirituelle ? Ne proposent-ils pas leur foi alternative, leur culte du Progrès, de l’économie ou du politique qui a changé le monde ? Une spiritualité sans religion

Et les idéologues – idéalistes abstraits ou haineux – ces corrupteurs qui manipulent l’imaginaire des foules, n’ont-ils leur ersatz de spiritualité noire ou rouge, antihumaine, totalitaire et utopique ? L’esprit du communisme n’a-t-il pas assez hanté l’Europe pour le prouver ? Le fascisme n’a-t-il pas failli nous engloutir ? Pour ne pas finir en chair à canon des nouvelles ou revenantes idéologies qui, au lieu de s’élever, s’engouffrent dans la matière – post -humanisme, technoscience, écologisme radical – il est urgent de révéler et déconstruire l’inhumanité de leur mentalité profonde plutôt que de s’éblouir de leur surface enthousiaste.

Les Frères ennemis

Bien entendu, la grande alternative à la spiritualité que les religions, qui osent croire, revendiquent comme leur héritage exclusif, légué par Dieu, est devenue la Science à laquelle les églises dénient toute spiritualité en la reléguant au niveau de la vulgaire matière. Ceci au point de revendiquer marque déposée exclusive sur les mots « esprit », « spiritualité » ou « vie spirituelle »[19]. Les pontes de la science le leur rendent bien, en niant l’existence de la divinité et, du même pas, de l’esprit.


La Science est pourtant une grande voie de vérité, parmi les voies de la spiritualité. Celle qui ose savoir au lieu de croire. Celle qui remplace le Chaos avec un Cosmos[20]. Voir Galilée, Isaac Newton, Max Planck, Darwin, Niels Bohr, Einstein, Werner Heisenberg, les Curie, Stephen Hawking… La spiritualité de la Science est l’enchantement de la découverte et l’idéal de la théorie. Les systèmes sont ses œuvres d’esprit.[21]

Dans l’Histoire, la religion et la science sont, à mon avis, deux cultures puissantes qui comprennent et façonnent la réalité différemment. Les deux sont sans limite, parties pour tout couvrir, sans bornes. Deux frères ennemis, des Caïn et Abel engendrés par les successions historiques de la spiritualité humaine. Je dirais que la Science est la face de la spiritualité qui se veut objective, opposée à d’autres, morales ou idéales, comme la Religion. La science, spiritualité de la curiosité et du rationnel, extrait et distille du monde une théorie de la réalité[22] ; les prémisses de cette théorie transcendent en spiritualité invérifiable, le savant surpasse l’explication de causes, en se demandant ce que sa découverte signifie pour l’humain ; ainsi, les données et l’information deviennent sagesse qui fait comprendre et maîtriser ce qu’on découvre ou invente en faveur de l’humanité au lieu de subir un « progrès » idolâtré. Science et foi sont des choix justifiables en leurs propres termes en leurs propres domaines. Ce siècle est mûr peut-être pour surpasser la négation réciproque vers une vision plus spacieuse, de complémentarité plurielle.

L’univers, « objectif » comme il l’est, vaut pour nous à travers ce qu’il représente pour nous, par ce que nous comprenons pour en faire usage ou nous en protéger. Notre Univers est humain. Il devient spirituel par nos symboles et notre foi, le respect et l’interdit du sacré, par l’amour, par la beauté ou la laideur, le bien et le mal, la justice et l’injustice, plus que par la falsifiabilité ou la vérité scientifique et encore moins par la réussite des technologies et des empires du profit.

L’esprit scientifique, c’est de trouver insupportable de ne pas savoir et quantifier ; devenu dogme, il brûle de simplifier l’inconnu, en le réduisant à quelque chose de cohérent avec ce qu’on sait, au moins de mesurable, connaissable et explicable. Prévisible aussi. Le reste ne compte pas, n’existe pas, pour de vrai... Sur ma voie personnelle, une des maturités a été de respecter le droit à l’erreur et à la différence irréductible des convictions, d’apprendre au contraire à vivre sereinement, confiant du peu que je sais et comprends, comme avec une petite bougie allumée, au milieu de l’univers, que je crois inépuisable d’inconnu.

L’athéisme lui-même, matérialisme devenu mouvement de pensée et de révolte, se définit – curieusement à mon sens – par négation de toute divinité … mais afin de sacrer l’homme, la Raison et la liberté de penser. Il propose sa conviction émancipatrice comme une alternative somme toute spirituelle... Voir d’Auguste Comte à Richard Dawkins, Christopher Hitchens, et d’autres passionnés… C’est toujours la métaphore mythique de Prométhée.

Au sommet de la vie de l’Esprit, les grands philosophes de l’Antiquité, comme les saints, proposaient des spiritualités et surtout les vivaient[23]. Les philosophes sont souvent des sages. Personne ne va leur nier la vie spirituelle des penseurs, leur « amour pour la sagesse » leur vie contemplative, indépendamment de ce qu’ils professent. On ne va pas nier que Platon ou son Socrate proposent une spiritualité, Aristote aussi. Mais qui va soutenir que Nietzsche n’a pas vécu une grande vie spirituelle ? Les philosophies sont autant de propositions d’idéal, qui apportent sens et civilisation au Monde, qui cherchent à discerner l’ordre dans le chaos…

 Les croyances, théories, idéologies, convictions, dogmes, utopies, même les terribles dystopies, sont autant d’idéaux de perfection. Toutes ces voies visionnaires, nobles, parfois en collision avec le bien-être de l’Humanité, visent à créer « L’homme nouveau ». Il arrive qu’on croie grimper sur une échelle de Jacob quand ce n’est qu’une tour de Babel. En fait, notre spiritualité est peuplée d’une pluralité d’histoires merveilleuses, mythes, récits fondateurs, légendes, croyances, traditions, cultes, rituels initiatiques et d’élévation sacrés ou civils, savoirs plus ou moins certains, dogmes plus ou moins figées, logiques plus ou moins prouvées, enfin, une longue liste de ce qui compose notre culture toujours changeante. Sans ce monde mental de métaphores, on vivrait comme des fourmis.

Elles sont nombreuses, ses échelles qui montent. Je conclus que les spiritualités humaines sont cent nobles fleurs qui fleurissent, un kaléidoscope de voies vers le plus haut, presque indépendantes de comment on conçoit ce plus haut ; Ciel, divinité, Etoile du Nord, morale, la Vérité, l’extase, l’ataraxie… ou plus largement, la sagesse et le bien-être de l’Humanité. A ce point de ma recherche spirituelle, je crois – sans grande originalité – que le voyage vaut plus que la destination.

Mille chemins forment la quête spirituelle émancipatrice accessible à chacun d’entre nous, plutôt qu’une vérité reçue toute faite pour nous caser, aussi parfaite qu’elle soit. « Nous sommes de l'étoffe dont sont faits les rêves… »

Oui. Le compas est largement ouvert.

Ioan Tenner Véme Ordre Grade 9
Grand Orateur du Suprême Conseil du Rite Moderne pour la Suisse


[1] Une investigation de ce qu’est la vie spirituelle doit commencer par une idée de ce qu’est l’esprit, car c’est dans ce creuset qu’elle émerge et évolue, même si tout ce qui est activité de l’esprit n’est pas nécessairement sensibilité spirituelle. Ce que j’appelle ici spiritualité est la phénoménologie, les manières, la dont la sensibilité du vivant vit le monde.
[2] Les Hommes, étant doués d’esprit, jugent avec intention et valeurs, forment de nouvelles idées et artefacts, choisissent, commencent de nouveaux cours d’action. Pour cette « nouveauté » qu'on ne peut pas contrôler, voir Arendt, Hannah, The Human Condition, Univ. of Chicago (Chicago, 1958,1998) et Arendt, Hannah, Life of the Mind (Harcourt, 1981) passim
[3] Platon, Cratyle : donneur de noms ou onomaturge, créateur des mots – ces choses qui qui désignent l'essence des autres choses
[4] Voir Thomas Nagel, « Quel effet cela fait-il d'être une chauve-souris ? » In Vues de l'Esprit, Hofstadter, D., & Dennet D, (Eds) 1981, 1987
[5] Goethe, Faust, Der Tragödie erster Teil, 1808. Studierzimmer, Mephistopheles zum Schüler. Je me suis essayé à une traduction en Anglais : “To reveal and describe what life is about/They need first from body the spirit to rout/Then, handy and orderly, study goes on/Except that, the tie, which was spirit, is gone” http://wisdom.tenner.org/the-state-of-the-art---an-impression.html ou, dans mon Français approximatif : “Qui veut décrire et définir le Vivant/doit se défaire de l'Âme avant,/puis, bien en main sont les parties,/ hélas, il manque le Lien - l'esprit.”
[6] Concept introduit par Vladimir Vernadsky, et mis en valeur par Pierre Teilhard de Chardin en 1922, imaginé comme une couche de pensée et de conscience, une « nappe pensante », véritable tissu de la société humaine, qui envelopperait la surface de la Terre. Dans cet écosystème métaphorique, des idées et des humeurs – qu’elles soient familières, de travail ou de proie, coexistent en compétition et se nourrissent les unes des autres. Quand leur temps est venu, elles se réunissent formant des mentalités, l’esprit du temps (Weltanschauung), des mouvements qui stabilisent ou chambardent le monde humain. Tout ceci n’est pas réductible à la pensée seule.
[7] J’adopte la vision de Karl Popper, Three Worlds THE TANNER LECTURE ON HUMAN VALUES, The University of Michigan April 7, 1978 pp 143-145 : 1er monde – Le monde physique subdivisé en monde non-vivant et monde vivant; 2e monde – le monde mental ou psychologique, subdivisé en expériences conscientes, rêves et sous-conscientes – dont la réalité est niée par certains mais admise par le sens commun; 3e monde – celui des produits de l'esprit (mind) humain: langues, histoires, mythes religieux, conjectures ou théories scientifiques, constructions mathématiques , chants, symphonies, peintures, sculptures... aéroports etc.
[8] Comme dit Romain Rolland, « L’esprit ne sait pas toujours choisir. » (Préfacé à Stefan Zweig, Nouvelles d’une mauvaise passion, Paris, Stock, Delamain et Boutelleau, 1927)
[9] La Tempête (1611) de William Shakespeare
[10] On s’éveille à cette vie en voyant plus grand, par petits pas. Ou par l’intuition, la découverte et la révélation soudaine. On s’y initie en dépassant l’utilitarisme quotidien, pour chercher un sens à ce qu’on fait et à la mort, au plus haut que nous, au pourquoi de l’Univers…
[11] Si je continue ainsi je vais arriver à me demander avec Kant « Que puis-je savoir ? Que dois-je faire ? Que m’est-il permis d’espérer ? » J’aurais « le ciel étoilé au-dessus de moi et la loi morale en moi ». Voici la spiritualité qui se lève!
[12] On peut parler d’avoir une vie spirituelle quand l’esprit fleurit au point d’enrichir le vécu de celui qui a un nom, des ancêtres et des descendants, qui dit « je sais, je ne sais pas, je crois, je doute, je pense, je choisis, j’agis, j’aime ».
[13] Il y a spiritualité là où, dans notre conscience, ont cours des sentiments et des valeurs, des vertus et des vices, des doutes et des croyances, devoirs et libertés, visions et intentions. A l’opposé, les machines n’ont pas de spiritualité, seule la vie en est capable. C’est seulement la vie qui est capable d’intention, d’espoir, de souhait et demande, d’idéal, de pardon et de promesse.
[14] Il me semble raisonnable de commencer considérant que vie spirituelle est ce que semblent faire et dire les gens réputés être des personnalités de grande spiritualité et d’affiner successivement cette observation. Le réveil (Erklärung, Enlightenment) spirituel de l’époque axiale décrite par Karl Jaspers me semble donner l’exemple de ces créateurs de religions, de philosophies, de sciences, économies, technologies et d’empires (Vom Ursprung und Ziel der Geschichte. München & Zürich 1949 (Darstellung der Achsenzeit)).
[15] Premières célébrations de la nature, sacrifices, respect des morts, l’animisme, les mythologies, symboles, magie, outils, rituels, préceptes, enseignements, traditions religieuses, folklores, savoirs ésotériques, œuvres et chefs-d’œuvre, conquêtes fondatrices, sphères morales partagées, théories, philosophies, utopies, dogmes, idéologies, Zeitgeist… L’Histoire en entier, la Terre transformée par nos architectures, la condition humaine, en résultent.
[16] Même les divinités sacrées des grandes religions sont plurielles; est-il raisonnable d’imposer à autrui un des trois monothéismes abrahamiques, en déclarant fausses toutes les autres, hindoues, bouddhistes, confucéennes, shintoïstes et j’en passe… ? Est-ce qu’un Gandhi manque de spiritualité ?
[17] Bien entendu, les handicapés de spiritualité vont assener leur suffisance : “What’s the use of stories that aren’t even true?” A quoi servent ces histoires qui ne sont même pas vraies ? (Salman Rushdie, Haroun and the Sea of Stories, Penguin, London 1990)
[18] Nier l’esprit avec intelligence n’est pas la spiritualité… à l’envers ? Par contre la nier ou la négliger, incapable de saisir son sujet est manque de spiritualité.
[19] Pour preuve, le prestigieux Oxford English Dictionary affirme encore en son édition de 2013 que « spirituality veut dire tout d’abord 1 : « le clergé » 2 : « propriété ou revenu ecclésiastique…de caractère purement spirituel » 3 : « The quality or condition of being spiritual; regard for spiritual as opp. to material things; spec. the study and practice of prayer... leading to union with God…une remarque pieuse… » 4 : « le fait ou condition d’être non-physique » ! Chambers Thesaurus 2012, plus généreux, accepte la diversité de la situation de fait : « dedication, commitment, consecration, ardour, loyalty, faithfulness, allegiance, adherence, trueness, staunchness, constancy, solidarity, unselfishness, self-sacrifice, zeal, support, love, passion, fervour, fondness, attachment, admiration, warmness, closeness, adoration, affection, reverence, steadfastness, regard, earnestness, formal fidelity, 2 devoutness, piety, godliness, faith, holiness, spirituality, sanctity, religiousness 3 prayer, worship, observance Holiness, sacredness, sanctity, spirituality, divinity, piety, devoutness, godliness, consecration, dedication, saintliness, blessedness, religiousness, goodness, virtuousness, righteousness, purity, morality, virtue, perfection, sinlessness, chastity, self-denial, self-sacrifice, asceticism, uprightness, old halidom, sanctimony (Antonym: mysticism) deism, theism, spiritism, supernaturalism, transcendentalism, esotericism, occultism, mystery, mysteriousness, incomprehensibility, inexplicability arcaneness piety piousness, devoutness, godliness, saintliness, holiness, sanctity, religiousness, religion, faith, devotion, reverence, respect, fear of God, deference (Antonyms: impiety, irreligion) …
[20] Popper, Karl, Unended Quest, An Intellectual Autobiography, Routledge (2002)p. 18
[21] Digne de ce nom, le scientifique n’est pas – comme certains – un mécréant, mercenaire du gain, du pouvoir ou de la technologie, mais un moine chercheur ou grand pontife qui a reçu le sacrement de la Méthode. Son ministère est une œuvre de vie vouée à la Vérité et au service de l’Humanité. Récemment la science s’est donnée à la grande finance et fait aussi la vaisselle pour la jeune déesse déchainée, la Technologie. Ensemble ils ont enfanté la Technoscience qui mue sous nos yeux en nouvelle et ultime « spiritualité » du post-humain). On ne va pas nier que leur post-humanisme est une proposition de religion sui generis…
[22] Pour la science du XXe siècle, la Rationalité est la forme suprême de la spiritualité humaine. La théorie scientifique, l’image scientifique du monde, sont régies par des croyances incontestées et irréductibles, par des valeurs propres à la science : la Vérité comme valeur ultime, la Rationalité, la causalité, le Progrès, le Monisme, la réduction au plus simple, l’émergence, le saut qualitatif, la réplicabilité, la falsifiabilité, les lois, la quantité, la mesure et la quantification avant tout…
[23] Pierre Hadot-Exercices spirituels et philosophie antique, Études augustiniennes, Paris(1987) passim.


27 febrero 2024

Los Claros Landmarks en Masonería

Como recoordatorio al tema de los Landmarks, tratamos de nuevo este extracto - resumen de un trabajo sobre derecho masónico elaborado por el Hermano colombiano Rodolfo Mantilla Jácome, Gr:. Or:. Fisc:.de la Gr:. Log:. de los Andes y Director de la revista Solidaridad, que puede encontrarse en la red. Es por su brillantez que lo exponemos en este espacio a modo de análisis y reflexión.

“Introducción previa”
1. Los Landmarks o Antiguos Límites, son los Principios Generales de Derecho Masónico, normas de derecho no escrito, que cumplen una importantísima tarea fundamentadora, interpretativa, integradora y limitadora. Constituyen reglas rectoras, punto de partida y de referencia, cuya observancia permite garantizar la conservación de la esencia masónica siempre y en todos los lugares. Nos estamos refiriendo entonces a aquellas ideas básicas sobre las que se funda la Institución Masónica, que surgen lógica y racionalmente de lo que ha sido, es y será la Orden en su propia naturaleza.
Tienen como características el ser fundamentales, preexistentes, subordinantes, universales e inmutables. Están allí, y allí permanecen sin necesidad de ser enumerados, ni contenidos en un código.

Se trata entonces de entender que al hablar de estos Landmarks, Antiguos Límites o Principios Generales de Derecho Masónico, nos estarnos refiriendo es, a esas categorías intelectuales, éticas, institucionales que nos recuerdan con certeza lo que es y lo que no es la Masonería, sin que pueda haber alguien tan osado y tan pretencioso de codificarlas, afirmando que son esos y nada mas que esos, dándole además dogmáticamente un carácter inmodificable a su enumeración.

2. Los Antiguos Usos y Costumbres, también son normas de derecho no escritas, que sin tener las características de los Landmarks, cumplen una tarea supletoria en el derecho masónico, ante los vacíos de la ley positiva. No pueden oponerse a la ley escrita. Pueden ser eliminados, sin que se afecte la esencia de la Orden. Los Antiguos Usos y Costumbres, que no tienen la connotación de principios generales, sino que deben ser estudiados como practicas reiteradas, que por lo mismo se han convertido en costumbres aceptadas, de carácter supletorio ante la ley masónica y sometidas a un régimen diferente, entre otras razones porque estas no tienen el carácter de esencialidad, e inalterabilidad o inmutabilidad.

La exigencia de la creencia en el G.A.D.U., y la exclusión de la mujer no son reglas esenciales o fundamentales para la Orden Masónica. Resaltemos que en su enunciación, la Gran Logia Unida de Inglaterra las señala en lugar diferente a los Antiguos Limites.
Los tradicionalmente presentados como Landmarks, como la lista de Mackey y otras similares, suelen ser antiguos Usos o Costumbres, pero no Landmarks o Principios Generales de Derecho Masónico, pues no reúnen las características ya anotadas para estos. En ese sentido, la creencia en el G.A.D.U. y la regla de la exclusión de las mujeres, son Antiguos Usos pero no Landmarks. Pueden ser eliminados, sin que se afecte la esencia de la Orden. De hecho, las Logias europeas que ya retiraron estas prohibiciones siguen siendo esencialmente masónicas, siendo el problema, más de relaciones internacionales en lo que respecta al reconocimiento masónico, pero eso es otra cosa sobre la cual tendremos que referirnos en otra oportunidad.

“Claros Landmarks”

La Masonería es una Institución cerrada
El Simbolismo de la Masonería
La Logia, como lugar físico y espiritual de los Masones
La Masonería es defensora de los derechos humanos
Los Masones son seres humanos de buenas costumbres
La Masonería le opone al dogmatismo, el libre examen, el libre pensamiento y la razón
La Masonería es ajena como institución a la práctica religiosa
La masonería es ajena como institución a la práctica política
La masonería es una institución democrática


Joaquim Villalta, Vª Orden, Gr.·. 9, 33º
M.·. I.·.
Director de la Academia Internacional de la Vª Orden - UMURM
Gran Orador del Sublime Consejo del Rito Moderno para el Ecuador
Miembro Honorario del Soberano Grande Capítulo de Cavaleiros Rosa-Cruz de Portugal - Gran Capítulo General del Rito Moderno y Francés de Portugal
Miembro Honorario de la R.·. L.·. Estrela do Norte nº 553 del Grande Oriente Lusitano
Gran Canciller para Europa del Gran Oriente Nacional Colombiano
Miembro Honorario del Soberano Supremo Consejo del Grado 33 para el Escocismo de la República del Ecuador
Miembro Honorario del Supremo Consiglio del 33º ed Ultimo Grado del R.S.A.A. per l’Italia e sue Dipendenze
Miembro del Suprême Conseil du 33e Degré pour la France du Rite Ancien et Accepté (Cerneau's Rite)
Pasado Presidente de la Confederación Internacional de Supremos Consejos del Grado 33º del R.·. E.·. A.·. A.·.
Muy Poderoso Soberano Gran Comendador del Supremo Consejo del Grado 33º para España del Rito Antiguo y Aceptado (Rite de Cerneau)
Gran Comendador del Soberano Gran Consejo de los Príncipes del Real Secreto de España, Rito de Perfección.
Masonólogo

24 febrero 2024

Consideraciones sobre el gobierno del Rito Escocés Antiguo y Aceptado

El Supremo Consejo del grado 33 es el órgano que gobierna el Rito Escocés Antiguo y Aceptado que es uno de los varios Ritos de la fraternidad conocida como Masonería. Un Rito es una serie de grados progresivos que son conferidos por las organizaciones o cuerpos masónicos, cada uno de los cuales funciona bajo control de su propia autoridad central. En el Rito Escocés, la autoridad central se llama Supremo Consejo. Controlan los cuerpos que van del grado 1º al 33º, aunque pueden delegar para su administración en otras organizaciones masónicas como las Grandes Logias o Grandes Orientes, desde el grado 1º al 17º. Aunque la mayoría de los Supremos Consejos del grado 33º actualmente no confieren los tres primeros grados del Rito al tenerlos delegados, hay algunas Potencias de ámbito mundial que han conferido tradicionalmente y siguen confiriendo la totalidad de estos grados.
Esta es la realidad y hay que dar luz a esta diversidad en la aplicación, pues históricamente ya se contempla la secuencia iniciática continua reglamentada en las Grandes Constituciones de 1786. Por desgracia los gigantes contra los que luchar son la ignorancia, la desinformación y la manipulación interesada.
 
Siguiendo un excelente análisis del MPSGC Éric Artuso, del Suprême Conseil du 33e et dernier Degré du Rite Ancien et Accepté pour la France - Cerneau's Rite, podemos extraer las oportunas conclusiones leyendo lo que sigue:

"Constitution, Statuts & Reglemens & Pour le Gouvernement du Suprême Conseil d’Inspecteurs G du 33° Grade et pour le Gouvernement de tous les Conseils sous leur Juridiction"

Precisent :

Article 1er
 
La Constitution et les règlements faits par les neuf Commissaires nommés par le Grand Conseil des Princes de Royal Secret en 5762 seront strictement exécutes dans tous ses points excepté dans ceux qui militent contre les articles de la présente Constitution, mentionnés dans ces présentes.
 
Les constitutions de Bordeaux 1762 précisent en leur article 2:

L'art royal, ou la société des maçons libres et acceptés, est divisé par ordres envingt-cinq grades connus et approuvés : le premier est inférieur au deuxième, le deuxièmeau troisième, et ainsi de suite par progression successive, jusqu'au vingt-cinquième, qui estle sublime et dernier grade qui gouverne et commande tous les autres sans exception.Tous ces grades sont distribués en sept classes, par lesquelles on ne peut pas être dispenséde passer, ni de suivre exactement l'ordre des temps et des distances entre chaque grade,divisés par un nombre mystérieux comme il suit
.....

De toute évidence les suprêmes conseils sont les garants .
Ainsi fidèles aux textes le Suprême Conseil de France, le Suprême Conseil d'Andorre, Cerneau's rite, et l'Ordre du Royal secret, ne déléguent pas la gestion initiatique des trois premiers degrés a quelconque obédience ou grande loge. Pour ce qui est de la gestion administrative il s'autorise le droit de la déléguer à une obédience ou une grande loge.

Recibid un cordial TAF.

Joaquim Villalta, Vª Orden, Gr.·. 9, 33º
M.·. I.·.
Director de la Academia Internacional de la Vª Orden - UMURM
Gran Orador del Sublime Consejo del Rito Moderno para el Ecuador
Miembro Honorario del Soberano Grande Capítulo de Cavaleiros Rosa-Cruz de Portugal - Gran Capítulo General del Rito Moderno y Francés de Portugal
Miembro Honorario de la R.·. L.·. Estrela do Norte nº 553 del Grande Oriente Lusitano
Gran Canciller para Europa del Gran Oriente Nacional Colombiano
Miembro Honorario del Soberano Supremo Consejo del Grado 33 para el Escocismo de la República del Ecuador
Miembro Honorario del Supremo Consiglio del 33º ed Ultimo Grado del R.S.A.A. per l’Italia e sue Dipendenze
Miembro del Suprême Conseil du 33e Degré pour la France du Rite Ancien et Accepté (Cerneau's Rite)
Pasado Presidente de la Confederación Internacional de Supremos Consejos del Grado 33º del R.·. E.·. A.·. A.·.
Muy Poderoso Soberano Gran Comendador del Supremo Consejo del Grado 33º para España del Rito Antiguo y Aceptado (Rite de Cerneau)
Gran Comendador del Soberano Gran Consejo de los Príncipes del Real Secreto para España, Rito de Perfección.
Masonólogo

 

13 febrero 2024

Estudio sobre la Piedra Cúbica de Punta

He querido abordar este tema siguiendo las esclarecidas aportaciones e indagaciones que sobre el mismo ha llevado a cabo el Hermano francés M. R. de forma muy rigurosa y que considero muy acertada bajo mi punto de vista.

Al abordar este símbolo referido a una de las Joyas Inmóviles de la Logia, lugar donde según el ritual los Compañeros “aguzan sus herramientas”, constatamos con cierta extrañeza que, si nos sumergimos en su estudio y analizamos diferentes obras especializadas, la mayor parte de los Ritos parecen ignorar la Piedra Cúbica en Punta, símbolo que solo aparece en el R.E.A.A. y el Rito Francés o Moderno, siendo inexistente también en los Ritos Anglo-sajones.

Este elemento simbólico, para nosotros capital, presenta enormes divergencias sobre su interpretación entre distintos especialistas masonólogos. Quiero remarcar, sin embargo, que es obvio que la visión y reflexión simbólica debe ser en todo momento personal, y cada masón procederá a imbuirse en sus propias introspecciones y vivencias individuales. Dejemos pues, por un momento, la particular lectura que pueda derivarse de la finalidad antes referida sobre el “aguzar las herramientas” para proponer la siguiente reflexión que podríamos titular como “el simbolismo de la Piedra Cúbica y de su Diagonal”.
Esta hipótesis puede verse apoyada sobre la lectura de un artículo del Hermano J. T., aparecido en el año 1991, en concreto en la publicación Nº 22 de la serie “Trabajos de la Logia Villard de Honnecourt” de la GLNF. En él se declara que “la Piedra Cúbica en Punta es un avatar de una mala interpretación de antiguos textos, ligada a malos dibujos durante largos años, y que se ha querido justificar a posteriori. Del mismo modo el hacha (frecuentemente asociada) habrías sido originalmente una escuadra que, mal dibujada, se transformó poco a poco".

Uno de estos “malos dibujos” puede apreciarse en la Fig. 1, una miniatura de la Edad Mdia donde puede verse a un masón con una “boucharde”, que era una especie de martillo dentado – simple o doble – y que, en efecto, podía parecerse a una hacha, haciendo en el dibujo el gesto de tallar una piedra particionada en negro y blanco según su diagonal superior.


La Fig. 2 bien podría darnos la explicación óptica de esta mala interpretación ulterior. De hecho, las fuentes del hermano J. T. (las cuales no cita) son unos artículos del hermano René Guilly publicados en la revista “Renaissance Traditionnelle” entre 1987 y 1992, reunidos en una obra editada por Éditions Dervy en 1995 titulada “Las piedras de la Francmasonería”, firmados con el seudónimo René Désaguliers.

Nuestras actuales Joyas Inmóviles de la Logia, la Piedra Bruta, la Piedra Cúbica en Punta y la Plancha de Trazar, correspondientes a nuestros tres primeros Grados, fueron una vez una Piedra bruta – suficientemente desbastada y con caras ya perpendiculares -, una Piedra Cúbica denominada “Piedra Diamante” y una escuadra.
La Piedra Bruta casi informe que encontramos ahora en las Logias no corresponde para nada con la piedra simbólica de los primeros Masones Especulativos, la cual estaba inspirada directamente de la de los Operativos. Hay que recordar que las piedras de un futuro edificio eran desbastadas al máximo en las canteras, es decir, esbozadas lo mejor posible a su forma definitiva, entre otras cosas para limitar el precio (al peso) del transporte que frecuentemente costaba más que el material en sí mismo. Es de mal comprender, pues, una piedra informe de destinación o función desconocida transportada hasta la logia. La antigua piedra bruta simbólica es una piedra “escuadrada”, o sea, una piedra son sus caras en escuadra entre ellas y que, así preparada, está a punto para la venta y transporte, pero no para ser colocada ya que las caras permanecen aún bastante brutas.
Esta piedra “escuadrada” del Aprendiz es fácilmente reconocible en la ilustración fechada en 1754 de la Fig. 3.


La Piedra “Diamante” es más difícil de encontrar. René Désaguliers afirma: “… por lo que se sabe, la palabra (en inglés) diamond aparece de 1723 a 1802 en cinco textos y ocho ejemplos". El documento más significativo se denomina “Institution of freemasons” fechado en 1725. A continuación de la pregunta del retejo “¿cuántas Joyas Preciosas hay en la Logia?”, la respuesta es seguida de su ilustración manuscrita, añadida sin duda para facilitar su memorización. Se trata del dibujo de un pequeño rectángulo,seguido de otro rectángulo marcado con su diagonal y aún seguido de una simple escuadra. La Fig. 4 nos muestra cómo estaban dibujadas simbólicamente las tres “Joyas Preciosas” de la masonería en este documento.




Lo más remarcable es el rectángulo con su diagonal, ya que corresponde a numerosas representaciones de obreros constructores de la Edad Media e indica simbólicamente lo que fue considerado durante largo tiempo como el principal “secreto de oficio” de los Maestros Masones. Después, este secreto fue, por supuesto, descubierto y revelado. Ya lo mostró el arquitecto Villard de Honnecourt puesto que se encuentran dos dibujos sobre este tema en la plancha 38 de su famoso Cuaderno (Fig. 5). 


Uno de estos dibujos tiene por comentario:
-          Por este medio se hace un claustro igual a su patio, es decir que la superficie del cuadrado central es igual a la superficie del corredor que lo rodea.
-          Por este medio se hace una piedra para que las dos mitades sean iguales, ya que como no se trata de partir una piedra en dos, por este procedimiento puede dividirse un cuadrado para obtener otro que sea igual a su mitad.
Indicándonos por estos dos dibujos esquemáticos como puede efectuarse todo esto con la ayuda de las Diagonales de un cuadrado.

Estas mismas recetas fueron retomadas dos siglos más tarde por un arquitecto alemán de nombre Roriczrer (o Poriczer) en una obra imprimida en Ratisbona en 1486 de título “El libro de la construcción exacta de los pináculos”. Roriczer explica como diseñar correctamente un pináculo partiendo del plano. Construye un primer cuadrado y luego dentro de éste, otro cuadrado siguiendo el método empleado por Villard de Honnecourt. Luego recoloca el segundo cuadrado así diseñado para que encaje en el sentido del primero, y así sucesivamente, eleva poco a poco su pináculo, siendo cada nivel igual a la mitad del precedente. Además nos comenta de la forma más ingenua del mundo que nos revela de este modo el “secreto de los masones”, ya que se trata en realidad de un método simple para efectuar la elevación desde un plano, secreto técnico de los Maestros Arquitectos durante largo tiempo guardado cuidadosamente.

Puesto que todo ello se obtiene simplemente a partir del conocimiento de las particularidades y propiedades de la Diagonal, ésta fue glorificada y tenida por un secreto iniciático tanto por los operativos como por los primeros especulativos que la importaron.
Aún hoy la encontramos en la Joya del Pasado Venerable Maestro bajo la forma del teorema de Pitágoras: “en un triángulo rectángulo, el cuadrado de la hipotenusa –aquí podríamos decir el cuadrado de la diagonal- es igual a la suma de los cuadrados de los dos otros lados”. Este mismo teorema se inscribe entre los dos personajes principales del frontispicio de la primera edición de las Constituciones Masónicas de 1723 para simbolizar, tal vez, “el gran secreto del Arte Real”. Fig. 6.


Puede leerse debajo el famoso “Eureka” de Arquímedes, lo que coloca a estas Constituciones bajo los auspicios de dos grandes matemáticos y filósofos de la antigüedad: Arquímedes, el ingeniero matemático, y Pitágoras, el filósofo de la armonía de los números: ¡no es posible hacerlo mejor!

La diagonal simbólica estaba por tanto a veces indicada sobre la cara superior de la Piedra Cúbica, partiendo la superficie en negro y blanco para hacerla más remarcable, como en el ejemplo antes expuesto.
Seguidamente, mal dibujada e incomprendida, se convirtió progresivamente en una Piedra Cúbica más o menos “en Punta”.

Antes de concluir prestemos atención nuevamente a la denominada “Piedra Diamante”:
-          Tomemos un cubo (o si se prefiere una piedra cúbica) y marquemos los centros de cada cara (en la intersección de las diagonales de cada cuadrado). Después unamos con una línea los seis puntos así determinados. En el interior del cubo obtenemos un octaedro teniendo la forma de dos pirámides opuestas, el cual parece tener la forma de un “diamante” en el corazón de una Piedra Cúbica. Fig. 7.
         Tomando otra consideración al respecto del Hermano H. M., los Maestros Masones operativos practicaban un símbolo particularmente rico. Se trata del Punto Central, el centro, que ellos identificaban con el Centro del Universo, o sea, el Principio Divino, y del mismo modo el centro del Hombre, ese Centro que hay que encontrar con exactitud para que todo edificio esté equilibrado y en armonía. Respecto a esto, un dicho operativo ha franqueado los siglos. De origen alemán dice así:
El punto que está en el círculo –que está en el cuadrado- y que está en el triángulo. Tú conoces este punto, entonces todo va bien. Si no lo conoces, entonces todo es vano. (de “Estudios sobre las marcas de los talladores de Piedra”. Franz Rziha – Guy Trédaniel. 1883/1993, pag. 56)
Así, según H. M., en aplicación operativa del famoso principio “lo que es arriba es abajo”, para atraer la atención sobre el centro de la Piedra Cúbica que nuestros ojos no pueden ver, evidentemente, basta poner arriba de esta Piedra la figura geométrica que una vez “invertida” lo mostrará. Ahí el pyramidion cuyo punto culminante una vez invertido indicará el centro del cubo.

Centro o “Diamante central”, llegamos al mismo resultado al parecer. Fig. 8.


Para concluir, insistamos sobre el hecho que es lógico que el Compañero que trabaja sobre la Piedra Cúbica en Punta, una vez llegado a Maestro, deberá continuar buscando el “Centro”, tarea para toda la vida.

Poco importa que la Piedra Cúbica en Punta sea el resultado de una “mala interpretación de su dibujo”. Ésta conserva todo su valor simbólico puesto que indica por su forma que el masón no es solamente un elemento para integrar en una Gran Obra, sino que debe también esforzarse en rectificar su piedra para intentar hacerse un “Diamante”.

Joaquim Villalta, Vª Orden, Gr.·. 9, 33º
M.·. I.·.
Director de la Academia Internacional de la Vª Orden - UMURM
Gran Orador del Sublime Consejo del Rito Moderno para el Ecuador
Miembro Honorario del Soberano Grande Capítulo de Cavaleiros Rosa-Cruz de Portugal - Gran Capítulo General del Rito Moderno y Francés de Portugal
Miembro Honorario de la R.·. L.·. Estrela do Norte nº 553 del Grande Oriente Lusitano
Gran Canciller para Europa del Gran Oriente Nacional Colombiano
Miembro Honorario del Soberano Supremo Consejo del Grado 33 para el Escocismo de la República del Ecuador
Miembro Honorario del Supremo Consiglio del 33º ed Ultimo Grado del R.S.A.A. per l’Italia e sue Dipendenze
Miembro del Suprême Conseil du 33e Degré pour la France du Rite Ancien et Accepté (Cerneau's Rite)
Pasado Presidente de la Confederación Internacional de Supremos Consejos del Grado 33º del R.·. E.·. A.·. A.·.
Muy Poderoso Soberano Gran Comendador del Supremo Consejo del Grado 33º para España del Rito Antiguo y Aceptado (Rite de Cerneau)
Gran Comendador del Soberano Gran Consejo de los Príncipes del Real Secreto para España, Rito de Perfección.
Masonólogo

10 febrero 2024

Maître Parfait

Précautions préalables :

Faire un travail sur un grade sans pour autant en révéler le contenu initiatique : voilà l’enjeu. Donc rien sur les mots, signes et attouchements ni sur les voyages, lieux visités et passages du récit légendaire et initiatique.

Pourquoi s’intéresser au grade de Maitre Parfait ?

Dès les premières divulgations, il est précisé que les détenteurs du grade de maitre parfait devaient avoir une place particulière du à leur rang dans l’Ordre.

C’est exactement cela qui a attiré l’attention de René Guilly. En fin connaisseur des us et coutumes de la franc-maçonnerie et des rituels, il va commencer à s’intéresser aux textes d’origine de ce grade.

Les textes de base :

MS5934 pièce 1 – Rituel de Réception de Maitre Parfait et Écossais. Manuscrit autographe de Willermoz, circa 1760. 13pp. In-4 (transcription de Dominique Sappia) qui se trouve dans le livret de Maitre Parfait que j’ai édité.

Dans la revue du Suprême Conseil Grand Collège du Rite Écossais Ancien Accepté du GODF : « l’Écossais » n°14 nous trouvons l’étude de sept anciens rituels tous datés du 18ème siècle :

1. Parfait Maitre ou le Maçon Parfait, collection du Baron de Salm, qui comporte 13 pages, la première portant la mention Jérusalem 5775.

2. Grade de Parfait, collection Jean-Baptiste Bonseigneur qui est une copie faite après 1791 de cahiers beaucoup plus anciens, appartenant à une loge du Cap-Français de 1752 ?

3. Le Parfait Maitre Élu, collection Mirecourt fonds Kloss

4. Maitre Parfait, manuscrit MS 1097/44 de la Bibliothèque Nationale d’Australie, fond Clifford. Ce texte date environ de 1765. Il a 12 pages manuscrites.

5. Quatrième grade de l’Art Royal au premier Temple ou Ancien Maitre, MS 2098 de la bibliothèque Municipale de Bordeaux, appelé « Livre des Marchés », collection de rituels français d’une série en sept grades : Apprenti, Compagnon, Maitre, Maitre Parfait, Maitre Élu, Écossais d’Heredom, Secret du Royal Arch. Le rituel comporte 9 pages avec un tableau, l’avant-propos est de 30 pages manuscrites.

6. 5ème Grade : Maitre Parfait, manuscrit Francken de 1783

7. Le Maitre Parfait quatrième grade, recueil précieux de la maçonnerie Adoniramite 1786.

Dans ce numéro de l’Écossais suit une étude détaillée et comparative de ces différents textes, augmentée d’une riche iconographie de tableaux d’origine.

Les éléments constitutifs du grade :

Évidemment j’ai indiqué en préambule que je ne dirai rien sur les éléments constitutifs du grade. Mais l’exception confirme toujours la règle et donc nous allons tout de même en parler.

Les éléments qu’aborde ce grade sont entre autres le nombre 4, la quadrature du cercle et surtout et essentiellement l’entrée dans le Saint des Saints.

Le 4 est traditionnellement la représentation du carré et donc de la terre qui avec ces 4 dimensions et notre vision qui en délimite le périmètre peut s’opposer ou plutôt s’harmoniser avec le cercle qui dans toutes les traditions représente le ciel. Les cloitres des monastères n’en sont que la représentation chrétienne. Le cloitre est le lieu ou les moines déambulent dans une sorte de récréation. Mais pour les moines même au repos on est en présence de Dieu et donc la déambulation en carré – on dirait à l’équerre avec les mots des maçons - rappelle la terre, le jardin central avec souvent un point d’eau, que ce soit une marre ou un puits, lorsque cela est possible, représente le jardin d’Éden et le ciel, aperçu au-dessus de cette cours à ciel ouvert, renvoi au cercle – on dirait au compas avec les mêmes mots des maçons - et ce dans toutes les traditions ou le ciel, lieu de résidence de la divinité, est un cercle.

Je ne résiste pas à vous donner les définitions du Rite Anglais de Style Émulation de l’Équerre lors de l’ouverture des travaux au 2ème grade :

V.·. M.·. Par quel instrument d'architecture dois-je vous mettre à l'épreuve ?

2e S.·. Par l’Équerre.

V.·. M.·. Qu'est-ce qu'une Équerre ?

2e S.·. C'est un angle de 90 degrés ou le quart d'un cercle.

V.·. M.·. Puisque vous connaissez les secrets de ce grade, mettez à l'épreuve les Frères et Sœurs Ouvriers du Métier. Vous me transmettrez ensuite à leur exemple le signe qu'ils vous auront donné.

Et du Cercle lors de l’ouverture des travaux au 3ème grade : V M : Qu'est-ce qui a été perdu ?

1er S : Les secrets originels du Maître Maçon V M : Comment ont-ils été perdus ?

2e S : Par la mort prématurée de notre Maître Hiram Abif

V M : Où espérez-vous les retrouver ? 1er S : Au Centre

V M : Qu'est-ce qu'un Centre ?

2e S : Un point dans un cercle, placé à égale distance de tous les autres points de la circonférence

V M : Pourquoi au Centre ?

1er S : Parce que c'est un point à partir duquel un Maître Maçon ne peut s'égarer

V M : « Nous allons vous aider à réparer cette perte … et puisse le Ciel seconder nos efforts réunis. »

Partant de cette présentation, je vous laisse faire vous-même la liaison initiatique entre l’Équerre et le Compas pour aboutir à la quadrature du cercle. Sans omettre de vous dire qu’il y a 16 bougies en 4 fois 4 dans la loge. Le carré de 4 pour ceux qui seraient réfractaires aux explications simples.

Mais maintenant, nous devons aborder le Saint des Saints.

Voici ce que nous dit René Guilly le 1er février 1992 lors d’une communication intitulées : « Deux aspects du grade de Maitre Parfait » reproduit en intégralité dans le livret de Maitre Parfait du Souverain Chapitre Français Jean Théophile Desaguliers de Provence :

« - Donc, premier point établi « en béton » : le grade se situe dans le Saint des Saints du Temple de Salomon.

Nous avons eu en face de cette évidence – ce n’est pas une découverte, c’est une évidence – une attitude ambigüe. Moi, j’ai eu personnellement un moment de recul… Comment ?... Le Saint des Saints… Le lieu absolument sacré pour les juifs… pas « sacré », mais « saint » – « sacré », ce n’est pas juif. Comment ce lieu aussi saint peut-il intervenir dans un grade maçonnique ? Peut-il être profané par tout ce que nous allons faire avec tout cela ? De temps en temps, il y a parmi nous la présence d’un frère israélite et, comme nous sommes des gens d’une certaine nature extrêmement respectueuse des convictions, on s’est dit : « Mais on va choquer… C’est affreux… C’est horrible ! » Et je me souviens d’une tenue à Neuilly où l’on s’est mis à repérer à chaque fois dans le rituel où il y avait écrit « Saint des Saints » pour remplacer « Saint des Saints » par « sanctuaire ». C’était une démarche. Mais, cet été, j’ai fait une révision de ce grade et je me suis aperçu que c’était une attitude typiquement maçonnique, c’est-à- dire d’une sottise absolue ! En faisant cela, on risquait de passer à côté de l’essentiel. J’ai dû revenir en arrière et j’ai passé toutes les corrections que nous avions faites « par pertes et profits » pour déblayer leterrain.

Le reste est d’une simplicité effrayante parce que le Saint des Saints, ça n’existe pas en soi. Le Saint des Saints, c’est la partie d’un édifice. C’est la partie de l’édifice du Temple de Jérusalem. On ne peut pas poser quelque part le Saint des Saints ; ce n’est pas vrai. On peut considérer le Temple et, dans le Temple, on peut considérer le Saint des Saints. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre… Ce n’est pas une partie détachable que l’on peut promener n’importe où et n’importe comment. Et puis, la seconde constatation, c’est que, pour le peuple d’Israël, le Nom de Dieu qui a été révélé sur le Sinaï se trouvait ensuite dans le Saint des Saints du Tabernacle. Et, quand on a construit le Temple de Jérusalem, le Nom de Dieu résidait dans le Saint des Saints du Temple de Jérusalem. Il ne résidait, pour le peuple juif, que là. Ce qui veut dire que, non seulement, vous ne pouvez pas évoquer le Saint des Saints sans évoquer le Temple de Jérusalem, mais que vous ne pouvez pas, non plus, considérer ce mot – qui, je vous le rappelle, est totalement imprononçable – sans considérer qu’il se trouve dans le Saint des Saints. Par conséquent, dans ce grade, nous avons un ensemble : le nom du Saint des Saints et le Nom de l’Éternel qui est inséparable du Temple de Jérusalem. »

Et plus loin :

« - Vous savez que l’on disserte actuellement beaucoup sur les origines de la franc-maçonnerie. On est à peu près d’accord pour en trouver deux, au XVIIe siècle. La première vient de l’apport écossais qui s’est répandu, selon moi, assez tardivement en Angleterre, c’est-à-dire dans la dernière partie du XVIIe siècle. Et nous avons la maçonnerie des Anciens Devoirs qui, elle, est au contraire plus précoce.

David Stevenson dit que rien ne prouve que la maçonnerie qui se pratiquait, par exemple, à Warrington, ait été imprégnée par les données écossaises, et que c’était une maçonnerie des Anciens Devoirs qui s’inspirait de traditions britanniques, anglaises, mais pas nécessairement écossaises. Et moi, je crois qu’il y a une troisième source. Nous allons, petit à petit, nous rendre compte de son importance, par le fait que la maçonnerie symbolique et spéculative que nous pratiquons est en prise directe sur elle.

À la suite d’un certain nombre de recherches, je suis tombé par hasard sur des ouvrages extrêmement curieux. Le premier ouvrage, de 1659, est d’un auteur que nous connaissons mal – Samuel Lee. Il porte le titre de Orbis Miraculum or the Temple of Salomon, Pourtrayed by Scripture- Light.

Notez la date : 1659. En 1659, l’ouvrage a eu un très grand nombre d’éditions. Ce qui est triste pour nous, c’est que cet homme extrêmement digne – c’était un pasteur protestant – est allé aux Amériques à la fin de sa vie, et rentrant en Angleterre, il a été capturé par des corsaires malouins pour mourir dans une geôle malouine. Ce ne sont pas des choses très agréables à penser… Ensuite, il y a un autre ouvrage encore plus important, plus curieux, Solomon's temple spiritualized or gospel- light fetched out of the temple at Jerusalem – c’est-à-dire « Le Temple de Salomon spiritualisé ou la Lumière de l’Évangile recherchée tirée à partir du Temple à Jérusalem » – écrit par John Bunyan. Cet ouvrage est de 1688. John Bunyan est un homme absolument célèbre, un homme des plus célèbres au monde que vous ignorez joyeusement – c’est tout le problème des abîmes entre les cultures… C’est lui qui a écrit The Pilgrim's Progress – c’est-à-dire « Le voyage du Pèlerin » – qui a connu un nombre d’éditions et de traductions absolument faramineux et presqu’autant que la Bible elle- même. Sa vie est extraordinaire, mais je ne suis pas là pour vous raconter la vie de Bunyan…

Les années 1660-1688 ont constitué une période extrêmement curieuse dans la vie spirituelle anglaise dont je vais essayer de vous donner quelques caractères. En 1660, la monarchie a été restaurée en Angleterre. Le fils de Charles 1er – Charles II – est monté sur le trône et il y a eu immédiatement une répression extrêmement forte envers tous les Dissenters – c’est-à-dire « les marginaux » – des Églises officielles admises. Il y avait une prolifération extraordinaire en Angleterre de tous ces Dissenters qui se sont retrouvés obligés d’émigrer aux États-Unis ou mis en prison comme John Bunyan qui y a passé douze ans de sa vie. Ces gens-là avaient une tournure d’esprit extrêmement particulière que je vais essayer de vous résumer en quelques mots.

Vous vous souvenez que, lorsque j’ai écrit l’article sur « La Pierre angulaire » et que j’ai traduit le chapitre du Speculum Humanae Salvationis qui se rapportait à la Pierre angulaire, nous avions tous, un peu ensemble, découvert la mentalité typologique du Moyen Âge, c’est-à- dire la volonté de lire en permanence dans l’Ancien Testament toutes les vérités du Nouveau. C’est cela que ça veut dire. C’est une maçonnerie qui repose sur le type – un certain nombre de personnages, de fêtes – qui renvoie à un antitype. L’antitype, c’est le Christ et c’est le Nouveau Testament.

Donc, en parlant de l’Ancien Testament, en réalité, on parle du Nouveau. C’est une mentalité qui a été très profondément enracinée dans notre civilisation. J’ai dit que, sur le continent avec le concile de Trente, cette mentalité typologique a disparu. Et je disais dans cet article que le concile de Trente ne s’est pas appliqué, et pour cause, à la Grande-Bretagne puisque l’Angleterre était séparée de l’Église catholique. Par conséquent, cette mentalité typologique a pu subsister en Angleterre. Mais, quand j’ai consulté ces ouvrages, j’ai été pris d’un véritable vertige car il s’agit d’une mentalité typologique poussée au dernier degré du possible ! Jamais l’Église catholique n’a été aussi loin dans la recherche du christianisme à l’intérieur de l’Ancien Testament. C’est une caractéristique de tous ces mystiques protestants, marginaux qui, ayant acquis un respect profond pour l’Ancien Testament, y ont recherché avec frénésie toutes les vérités du Nouveau Testament. 1688, la date de l’ouvrage de Bunyon, correspond à la chute de Jacques II – qui est venu à Saint Germain en Laye, comme vous le savez – et, à ce moment-là, la persécution a cessé et un certain indifférentisme a commencé à régner en Angleterre. Je crois qu’il y a eu une période d’ébullition spirituelle sous la persécution qui s’est étendue du début à la fin de la restauration des Stuart.

Alors, vous me direz : « Quelles preuves peut-on avoir que ceci ait un rapport avec la maçonnerie ? » Une première preuve, c’est que ce genre de spéculations sur le Temple de Salomon que nous trouvons dans la maçonnerie est quelque chose d’extrêmement particulier et jamais, jamais, jamais… nous n’avons pu trouver la moindre base archéologique à tout ce que nous faisons. Il y a deux autres choses dont je veux vous parler et qui établissent là la preuve de la collusion. Dans un des manuscrits les plus anciens des Early Masonic Catechisms – c’est-à-dire le Dumfries n° 4 – vous avez une sorte de document maçonnique et, au milieu de ce document maçonnique, un peu sans crier gare et sans que l’on comprenne vraiment pourquoi, vous avez « Questions concernant le Temple ». Quand vous lisez ces questions et ces réponses dans ce document de 1710 – c’est-à-dire très peu de temps après 1688 – vous trouvez exactement la même mentalité. Toutes sont des références au Nouveau Testament que nous- mêmes, aujourd’hui, nous n’oserions pas proférer tellement elles sont poussées à l’extrême limite du possible. Là où les choses se corsent, c’est qu’il y a, dans un document maçonnique peu connu, que je viens de traduire pour le numéro qui va sortir de Renaissance Traditionnelle, le rituel le plus ancien de l’Arc Royal. Les Anglais le connaissent : il s’appelle Le Manuscrit Sheffield. Dans ce manuscrit – il n’est pas daté – on discute : 1780, 1790… Aucune importance : c’est la fin du XVIIIe siècle. À la fin de ce manuscrit se trouve « La connaissance mystique du Temple ». Quand vous lisez cela, vous vous dites : « J’ai déjà lu ça quelque part… » Évidemment, c’est la même chose que dans le Dumfries n° 4 ! Ce qui veut dire que, entre un document de 1710 et un rituel de l’Arc Royal de 1790 qui n’était pas connu en 1710 et qui, apparemment, n’avaient pas de rapport entre eux – le premier était de la maçonnerie écossaise opérative déjà mêlée, peut- être, de la maçonnerie anglaise –, vous trouvez comme trait d’union le même texte. Et ce même texte s’inspire absolument de la tradition interprétative que je viens de vous donner pour cette période de 1660 à 1688.

Cela veut non seulement dire que le Temple de Salomon est présent dans la maçonnerie, mais aussi que la clé de la maçonnerie repose non pas sur le Temple de Salomon, mais sur une interprétation mystique libre du Temple de Salomon. Ce qui est constant est que tout ce qui est figuré dans le plan appartient soit au Temple de Salomon, soit à la vieille tradition maçonnique. Ensuite, les maçons spéculatifs ont composé avec cela. Mais ils n’ont pas toujours composé la même, de la même façon. Si on cherche une logique entre toutes les compositions que l’on peut restituer, on s’aperçoit qu’il n’y en a qu’une. Elle est mystique. Alors, il faut abandonner tous nos efforts de rationalisation, abandonner toutes nos références à l’archéologie comme règle normative – encore qu’elles soient tout à fait indispensables – et nous dire que la solution de la maçonnerie est à rechercher dans le jeu spirituel. À la place du kriegspiel, il y a un jeu qui était le jeu spirituel de la maçonnerie consistant à disposer des éléments et à spéculer sur ces derniers. Pour les tableaux, en définitive, il n’y a pas d’autres sources – c’est bien ce que nous avons fait – que les Instructions par Demandes et Réponses qui nous parviennent et nous fournissent des indications sur les éléments qui entraînent dans cette spéculation maçonnique. Par conséquent, lorsque vous avez le tableau de la loge, vous avez quelque chose qui est une partie tronquée du Temple de Salomon. »

Et plus loin encore :

« - Ceux qui pratiquent l’Arc Royal voient très bien qu’il y a une équivalence profonde entre ce grade et le grade de Maître Parfait. D’autre part, on peut arriver, par l’érudition maçonnique, à faire un groupement de grades peu nombreux – mais quand même assez substantiels – ayant comme caractéristique le Saint des Saints. Il y en a un certain nombre. De là l’idée que tous ces grades, sous des formes extrêmement diverses, proviennent d’une origine commune, perdue et qu’elle est un ancien grade de Maître.
Ancien grade de Maître qui vient d’où ? Je ne le sais pas. Je doute fort que ça vienne de la source écossaise et de la maçonnerie classique des Anciens Devoirs. Par contre, dans le cadre des spéculations dont il a été question tout à l’heure, alors ça me paraît être d’une logique extrême. Voilà, en gros, dans la première partie, ce que je voulais vous dire. »

Le Souverain Conseil des Maitres Parfaits de France :

René Guilly et son équipe accordaient une telle importance à ce grade qu’ils décidèrent de créer une association Loi 1901 avec statuts et règlements Intérieur.

Un n°1 du bulletin du Souverain Conseil des Maitres Parfaits de France fut sorti en octobre 2011 sous le titre de « La Pierre Carrée » sous la direction d’Alain Gibon son Président.

Je fais ici une parenthèse concernant René Guilly qui a ouvert le 1er chapitre français avec une patente venant du chapitre de Belgique. Le Souverain Chapitre Français Jean Théophile Jean Desaguliers est ainsi le chapitre métropolitain pour la France. C’est à dire que tous les chapitres existants découlent d’une façon ou d’une autre de ce Chapitre. Chapitre dont le Souverain Chapitre Français Jean-Théophile Desaguliers de Provence est le prolongement et par conséquence l’Alliance des Souverains Chapitres de Rite Français en bénéficie aussi. Il est toujours très important de faire les liens historiques des structures afin de pouvoir en vérifier la solidité première.

Maçonnologie ?

Mais revenons à la démonstration que vient de nous faire René Guilly. Celle-ci est un exemple particulièrement brillant de recherche en matière d’histoire de la franc-maçonnerie :

1. Il identifie un grade important par le rang qui est donné à ceux qui en sont titulaire lors des cérémonies maçonniques du début du 18ème siècle.

2. Il retrouve les rituels historiques et les étudie.

3. Il constate entre autre la place primordiale accordée au Saint des Saints qui le surprend à plusieurs titres ; nous l’avons entendu plus haut.

4. Il recherche et trouve des textes anglais de la fin du 17ème siècle qui
contextualisent ce problème dans la recherche de concordance entre l’ancien et le nouveau testament.

5. Il comprend que la maçonnerie d’origine, de part ces sources diverses peut avoir plusieurs grades finaux. En effet dans le cadre de l’ancien testament que faire de plus haut que d’accéder au Saint des Saints et d’y faire ce que tout Grand Prêtre y faisait.

6. Il s’interroge sur la source exacte de ce grade, et nous laisse avec la question ouverte.

7. Convaincu de l’importance de sa découverte, il fait revivre ce grade.

Conclusion :

Si notre frère Éric a voulu que je vous présente ce grade, c’est parce que nous le pratiquons en préalable à l’entrée de nos membres au 1er Ordre.

Donc il est ouvert aux membres du Rite qui possèdent au moins le 1er Ordre.

Si ce grade vous intéresse, sachez que vous pouvez soit venir le découvrir lors d’une prochaine tenue. Ou mieux, si vous voulez le vivre en tant que candidat, un courrier de demande nous permettrait de vous programmer pour sa réception.

J’ai dit.

Robert Guinot, S.·. P.·. R.·. C.·.
Grand Vénérable de l'Alliance des Loges Symboliques
Très Sage et Parfait Maître du Souverain Chapitre Jean Théophile Désaguliers de Provence
Chapitre membre de l'Alliance des Souverais Chapitres de Rite Français

08 febrero 2024

Apunte sobre el porte de la Espada

En ocasiones se apunta que la presencia y el porte de la espada en Logia sea una tradición heredada de las antiguas Logias Militares.
Sin embargo, existe otra argumentación que comparto y que a continuación exponemos:

Encontramos escrito ya en alguna divulgación, como la del “Sceau Rompu” de 1745: "todo Masón en Logia es gentilhombre: deponemos entrando su condición de plebe, como dejamos sus títulos en la puerta con el fin de estar todos al mismo nivel". Una explicación se hace necesaria sobre el término gentilhombre: en inglés, gentilhombre quiere decir " persona elevada, de buena compañía". Los masones ingleses se recrutaban evidentemente sólo entre los gentilhombres. Cuando la francmasonería atravesó la Mancha, tradujimos - correctamente - gentle por gentil y men por hombres, lo que dio "gentilhombres". Pero un gentilhombre, en francés, no quería decir la misma cosa que en inglés, esto significaba " de familia noble " (como el inglés nobleman): el diccionario de la Academia da para definición " noble de raza ".

¿Es por esto que todos los masones se hicieron unos "burgueses gentilhombres"?
Esta razón parece haber empujado en todo caso a los masones franceses, para poder considerarse totalmente como "gentilhombres", a practicar la "nivelación por lo alto" (desde el punto de vista de la escala social) otorgándose mutuamente una nobleza ficticia: mientras que, en la vida social del Antiguo Régimen, el porte de la espada estaba reservado para los aristócratas, los masones franceses del siglo XVIII convinieron, para marcar mejor la igualdad que predicaban, que todos los masones, cualquiera que fuera su origen social, podrían llevar la espada en Logia(es el origen de nuestro talabarte/cordón, decoración desconocida, salvo error, en la masonería inglesa).

Como escribe Ligou al respecto, este cordón azul - bordeado en rojo en el REAA - en otro tiempo herencia de las personas nobles, se hizo desde entonces distintivo "de los Maestros Masones, personas nobles por el corazón y espíritu". Hay que decir que recíprocamente ("nivelación por lo bajo" siempre desde el punto de vista de la escala social), todos llevan el mandil, símbolo del trabajo manual que en la época estaba prohibido entre la aristocracia.

Podemos pues decir simbólicamente que todo masón, ya sea aristócrata o plebeyo, es a la vez en Logia un gentilhombre que lleva la espada y un trabajador que lleva el mandil, cosas absolutamente incompatibles en el XVIII.

Vemos pues el por qué de la presencia del porte de la espada en Logia, que a pesar del reparo que a veces suscita, no está privada de un valor simbólico.

Y he aquí también por qué el porte del cordón sin el mandil, que todavía se practica en algunas Logias, puede ser considerado una verdadera herejía desde el punto de vista simbólico y, visto desde el mismo ángulo, la señal de una pretensión rara: es decir, como en el Antiguo Régimen, " soy noble, pues no trabajo".


Joaquim Villalta, Vª Orden, Gr.·. 9, 33º
M.·. I.·.
Director de la Academia Internacional de la Vª Orden - UMURM
Gran Orador del Sublime Consejo del Rito Moderno para el Ecuador
Miembro Honorario del Soberano Grande Capítulo de Cavaleiros Rosa-Cruz de Portugal - Gran Capítulo General del Rito Moderno y Francés de Portugal
Miembro Honorario de la R.·. L.·. Estrela do Norte nº 553 del Grande Oriente Lusitano
Gran Canciller para Europa del Gran Oriente Nacional Colombiano
Miembro Honorario del Soberano Supremo Consejo del Grado 33 para el Escocismo de la República del Ecuador
Miembro Honorario del Supremo Consiglio del 33º ed Ultimo Grado del R.S.A.A. per l’Italia e sue Dipendenze
Miembro del Suprême Conseil du 33e Degré pour la France du Rite Ancien et Accepté (Cerneau's Rite)
Pasado Presidente de la Confederación Internacional de Supremos Consejos del Grado 33º del R.·. E.·. A.·. A.·.
Muy Poderoso Soberano Gran Comendador del Supremo Consejo del Grado 33º para España del Rito Antiguo y Aceptado (Rite de Cerneau)
Gran Comendador del Soberano Gran Consejo de los Príncipes del Real Secreto para España, Rito de Perfección.
Masonólogo

06 febrero 2024

Los Catecismos del Mason Word y el Arte de Memoria

Procurando nuestro acercamiento al conocimiento precursor de nuestra actual masonería especulativa, tiramos del hilo bibliográfico y de las investigaciones del muy Querido Hermano y amigo Patrick Négrier, siempre dispuesto a aportar su saber con tal de dar luz a una parte de la historia menos conocida (pero trascendental) por la gran mayoría de miembros de la Orden, y que, desgraciadamente, deja lagunas tremendas en nuestra formación histórica, ritual y conceptual, creando falsos mitos y leyendas grotescas en ocasiones, y a la vez, tan terriblemente alejados de una realidad cabal.
Procuraremos en sucesivas publicaciones aproximar al lector que lo desee una información sólida, veraz masonológicamente, y hermenéuticamente coherente.

Antes de abordar el análisis de los principales catecismos del Mot de Maçon que engloban el periodo 1696-1730, debemos intentar saber sobre qué época y porqué la forma primitiva de la Palabra de masón se desarrolló bajo forma de catecismos, juegos alternados de preguntas y respuestas cuyo primer ejemplo aparece en 1696 por el Edimburgo, primero de los catecismos masónicos del Mot de Maçon (Mason Word), y modelo de una serie de catecismos análogos de los que analizaremos las sucesivas metamorfosis más adelante.

Creado hacia 1628-1637, el rito del Mot de Maçon se reducía en su estado primitivo a la comunicación oral de las palabras Yakin y Boaz de las dos columnas del Templo de Salomón, comunicación hecha mediante un agarre de la mano derecha (denominada garra) dado al recipiendario, es decir, al nuevo aprendiz entrado. Este rito se desarrolló desde 1689-1691 como lo da a entender el hecho que en 1689 el Dr. Stillingfleet denominó el Mot de Maçon “un misterio rabínico” y que en 1691 Robert Kirk comparaba esta Palabra a un “comentario” rabínico sobre Yakin y Boaz. Notemos que denominando la Palabra de masón como un “misterio rabínico”, Edward Stillingfleet, que sabía que este rito era practicado en los Highlands de Escocia, no podía ignorare por consiguiente que este rito del Mot de maçon era practicado por cristianos y no por judíos. Cuando empleaba el nombre “rabínico” quería hacer por tanto referencia ya sea al origen veterotestamentario de las dos palabras Yakin y Boaz, como al carácter exegético (por analogía con el Talmud) que revestía este rito (lo que será efectivamente el caso de los catecismos del Mason Word des de 1696 con el Edimbourg). ¿Cómo Stillingfleet conoció la existencia del Mot de Maçon? Él trabajó personalmente en encontrar un compromiso para reconciliar los no-conformistas (presbiterianos escoceses) con los ortodoxos (anglicanos de Inglaterra), y fue así probablemente trabajando en esta tarea de aproximación inter-confesional que tuvo la ocasión de frecuentar los medios prsbiterianos escoceses y descubrir ahí la práctica del Mason Word.

Robert Kirk, que aparentemente había conocido de Stillingfleet la existencia del Mot de Maçon escocés, y que era pastor protestante (episcopaliano) además de gran erudito, estaba bien ubicado para saber que los presbiterianos tomaban frecuentes préstamos del Antiguo Testamento para utilizarlo en un sentido alegórico. Es por ello que lo reprodujo explicitando el pensamiento de esto último afirmando en su Secret Commonwealth (1691) que el Mot de Maçon era “comparable” (lyke) a una “tradición rabínica” en el sentido muy preciso donde constituía un “comentario” (comment) sobre Yakin y Boaz, aserción que tiende a sugerirnos que en 1691 el Mot de maçon había dejado de reducirse simplemente a la comunicación oral de las palabras, hasta llegar a convertirse en un desarrollo susceptible de hacer de este un verdadero comentario, descripción que corresponde al estado de desarrollo alcanzado por el Mot de Maçon en el primer catecismo simbólico, el Edimbourg de 1696. ¿Qué debe pensarse acerca de los propósitos de Sillingfleet y de Kirk?

El Edimbourg, primer catecismo del Mason Word que inauguró una larga serie de catecismos análogos, se refería del punto de vista tipológico a la logia de Kilwinning: era por una parte el signo del hecho que este ritual era probablemente el de la logia de Canongate que se había afiliado en 1677 a la logia de Kilwinning, la logia madre de las otras logias calvinistas de Escocia; y por otra parte, era una confirmación del hecho de que el Mot de maçon era efectivamente la creación de los masones presbiterianos de Kilwinning. Cuando en 1599 los Status Schaw habían prescrito a la logia de Kilwinnig poracticar un arte de memoria que no estaba precisado, este debía serlo por tanto siguiendo los principios del calvinismo como hemos explicado en otras ocasiones, no pudiendo pues basarse en imágenes plásticas, sino bajo la forma de catecismos cual juegos que alternaban preguntas y respuestas, y que no debían ser escritos para poder ser memorizados y restituidos de memoria a lo largo del rito, respondiendo de este modo a la obligación impuesta por los estatutos Schaw de 1599 a la logia de Kilwinnig, pudiendo así practicar un arte de memoria ciertamente conforme a los principios calvinistas. Esta función de arte de memoria de los rituales del Mot de Maçon se encuentra afirmada de una parte por el ritual Dumfries nº4 de 1710, así como, por otra parte, por la divulgación la Confession d’un maçon de 1755. Así pues, los primeros catecismos del Mot de maçon que desarrollan al menos a partir de 1696 la forma primitiva del rito como arte de memoria conforme a los principios del calvinismo, poseen un doble estatuto y deben ser interpretados a la vez como rito de recepción en logia, así como ya hemos reiterado, un arte de memoria. Sobre este último punto debemos tener muy en cuenta dos aspectos de estos catecismos: por una parte, el juramento de no dibujar en el suelo los símbolos de la recepción ritual en logia (el arte iconográfico repugnaba a los presbiterianos que concentraban su atención sobre las expresiones verbales), y por otro lado el uso de metáforas y alegorías verbales.

En efecto, los artes de memoria utilizados por los católicos se fundamentaban sobre el uso de imágenes plásticas. Así pues, los calvinistas tuvieron la idea de sustituir en las artes de memoria el uso católico de las imágenes plásticas por el uso de imágenes verbales cómo metáforas y alegorías cuyo origen escriturario y su carácter exclusivamente verbal eran conformes a los principios del calvinismo. Cometemos un error cuando pretendemos encontrar en un momento dado en nuestro estudio del Edimbourg las denominaciones de las dos columnas y la de la puerta del Hekal del templo de Salomón por sus ubicaciones simbólicas respectivas, que denotaran la práctica de una exégesis esotérica de la Escritura. No suponía nada de esto en absoluto. Cuando los autores del Edimbourg y de otros catecismos análogos designaban estos elementos del Templo de Salomón por metáforas, no pretendían de ningún modo buscar una interpretación simbólica del Templo ya que para ellos existía una interpretación determinada basada en una cultura de tipo alegórico de la iglesia presbiteriana, exactamente como las dos columnas Yakin y Boaz tipificaban los apóstoles (Gál. 2,9) en efecto los reformadores, y la puerta del Hekal del Templo a Jesús de Nazareth (Jn 10, 7.9).

El esoterismo penetró en la francmasonería más allá del 1696. El hecho que a mediados del siglo XVII unos masones aceptados como Robert Moray y Elias Ashmole se interesaran personalmente en el esoterismo no tuvo ninguna repercusión sensible sobre el estado de la masonería en la que ellos fueron recibidos. Hasta 1730 el registro semántico de los rituales del Mot de Maçon transitó progresivamente del campo de la teología hacia el campo de la filosofía: esto es, se mantuvo en los límites del exoterismo. Resulta complejo decir a partir de qué fecha los masones abandonaron las anteriores alegorías para pasar a interpretar de manera simbólica ciertas figuras de la Escritura y acceder por esta hermenéutica simbólica a dar a luz a puros principios. En 1730 el ritual filosófico de la Gran Logia de Londres nos expone el primer abordaje de naturaleza exotérica en el sentido donde, dejando de lado la práctica de la tipología bíblica, no parece denotar la práctica de una hermenéutica simbólica en el sentido técnico de la palabra, inseparable como tal del recubrimiento metódico de un saber milenario. Si debemos buscar una época donde el esoterismo parece haber coloreado una cierta hermenéutica de los rituales masónicos, es en textos como The Perjured free mason detected (1730) y A Defence of masonry (1730-1731). Ward prefería fechar de finales del XVIII solamente la introducción del simbolismo partiendo del esoterismo en las logias masónicas bajo la influencia de Hutchinson y de Preston. En realidad la cultura del esoterismo se injerta en la cultura masónica (antes de penetrar en la institución masónica en sí misma) hacia 1730, es decir en la época precisa donde el calvinismo desó de ser el fundamento único o principal de la tradición del Mot de Maçon, y donde la hermenéutica filosófica de la Escritura (y partiendo del simbolismo que fue de origen escriturario), emancipando las consciencias de los particularismos confesionales, favoreció el reino de una universalidad propicia al estudio comparado de las tradiciones, y de ahí propicio a la introducción de la hermenéutica simbólica de la Escritura en las logias.

Joaquim Villalta, Vª Orden, Gr.·. 9, 33º
M.·. I.·.
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Masonólogo