Faire un travail sur un grade sans pour autant en révéler le contenu initiatique : voilà l’enjeu. Donc rien sur les mots, signes et attouchements ni sur les voyages, lieux visités et passages du récit légendaire et initiatique.
Pourquoi s’intéresser au grade de Maitre Parfait ?
Dès les premières divulgations, il est précisé que les détenteurs du grade de maitre parfait devaient avoir une place particulière du à leur rang dans l’Ordre.
C’est exactement cela qui a attiré l’attention de René Guilly. En fin connaisseur des us et coutumes de la franc-maçonnerie et des rituels, il va commencer à s’intéresser aux textes d’origine de ce grade.
Les textes de base :
MS5934 pièce 1 – Rituel de Réception de Maitre Parfait et Écossais. Manuscrit autographe de Willermoz, circa 1760. 13pp. In-4 (transcription de Dominique Sappia) qui se trouve dans le livret de Maitre Parfait que j’ai édité.
Dans la revue du Suprême Conseil Grand Collège du Rite Écossais Ancien Accepté du GODF : « l’Écossais » n°14 nous trouvons l’étude de sept anciens rituels tous datés du 18ème siècle :
1. Parfait Maitre ou le Maçon Parfait, collection du Baron de Salm, qui comporte 13 pages, la première portant la mention Jérusalem 5775.
2. Grade de Parfait, collection Jean-Baptiste Bonseigneur qui est une copie faite après 1791 de cahiers beaucoup plus anciens, appartenant à une loge du Cap-Français de 1752 ?
3. Le Parfait Maitre Élu, collection Mirecourt fonds Kloss
4. Maitre Parfait, manuscrit MS 1097/44 de la Bibliothèque Nationale d’Australie, fond Clifford. Ce texte date environ de 1765. Il a 12 pages manuscrites.
5. Quatrième grade de l’Art Royal au premier Temple ou Ancien Maitre, MS 2098 de la bibliothèque Municipale de Bordeaux, appelé « Livre des Marchés », collection de rituels français d’une série en sept grades : Apprenti, Compagnon, Maitre, Maitre Parfait, Maitre Élu, Écossais d’Heredom, Secret du Royal Arch. Le rituel comporte 9 pages avec un tableau, l’avant-propos est de 30 pages manuscrites.
6. 5ème Grade : Maitre Parfait, manuscrit Francken de 1783
7. Le Maitre Parfait quatrième grade, recueil précieux de la maçonnerie Adoniramite 1786.
Dans ce numéro de l’Écossais suit une étude détaillée et comparative de ces différents textes, augmentée d’une riche iconographie de tableaux d’origine.
Les éléments constitutifs du grade :
Évidemment j’ai indiqué en préambule que je ne dirai rien sur les éléments constitutifs du grade. Mais l’exception confirme toujours la règle et donc nous allons tout de même en parler.
Les éléments qu’aborde ce grade sont entre autres le nombre 4, la quadrature du cercle et surtout et essentiellement l’entrée dans le Saint des Saints.
Le 4 est traditionnellement la représentation du carré et donc de la terre qui avec ces 4 dimensions et notre vision qui en délimite le périmètre peut s’opposer ou plutôt s’harmoniser avec le cercle qui dans toutes les traditions représente le ciel. Les cloitres des monastères n’en sont que la représentation chrétienne. Le cloitre est le lieu ou les moines déambulent dans une sorte de récréation. Mais pour les moines même au repos on est en présence de Dieu et donc la déambulation en carré – on dirait à l’équerre avec les mots des maçons - rappelle la terre, le jardin central avec souvent un point d’eau, que ce soit une marre ou un puits, lorsque cela est possible, représente le jardin d’Éden et le ciel, aperçu au-dessus de cette cours à ciel ouvert, renvoi au cercle – on dirait au compas avec les mêmes mots des maçons - et ce dans toutes les traditions ou le ciel, lieu de résidence de la divinité, est un cercle.
Je ne résiste pas à vous donner les définitions du Rite Anglais de Style Émulation de l’Équerre lors de l’ouverture des travaux au 2ème grade :
V.·. M.·. Par quel instrument d'architecture dois-je vous mettre à l'épreuve ?
2e S.·. Par l’Équerre.
V.·. M.·. Qu'est-ce qu'une Équerre ?
2e S.·. C'est un angle de 90 degrés ou le quart d'un cercle.
V.·. M.·. Puisque vous connaissez les secrets de ce grade, mettez à l'épreuve les Frères et Sœurs Ouvriers du Métier. Vous me transmettrez ensuite à leur exemple le signe qu'ils vous auront donné.
Et du Cercle lors de l’ouverture des travaux au 3ème grade : V M : Qu'est-ce qui a été perdu ?
1er S : Les secrets originels du Maître Maçon V M : Comment ont-ils été perdus ?
2e S : Par la mort prématurée de notre Maître Hiram Abif
V M : Où espérez-vous les retrouver ? 1er S : Au Centre
V M : Qu'est-ce qu'un Centre ?
2e S : Un point dans un cercle, placé à égale distance de tous les autres points de la circonférence
V M : Pourquoi au Centre ?
1er S : Parce que c'est un point à partir duquel un Maître Maçon ne peut s'égarer
V M : « Nous allons vous aider à réparer cette perte … et puisse le Ciel seconder nos efforts réunis. »
Partant de cette présentation, je vous laisse faire vous-même la liaison initiatique entre l’Équerre et le Compas pour aboutir à la quadrature du cercle. Sans omettre de vous dire qu’il y a 16 bougies en 4 fois 4 dans la loge. Le carré de 4 pour ceux qui seraient réfractaires aux explications simples.
Mais maintenant, nous devons aborder le Saint des Saints.
Voici ce que nous dit René Guilly le 1er février 1992 lors d’une communication intitulées : « Deux aspects du grade de Maitre Parfait » reproduit en intégralité dans le livret de Maitre Parfait du Souverain Chapitre Français Jean Théophile Desaguliers de Provence :
« - Donc, premier point établi « en béton » : le grade se situe dans le Saint des Saints du Temple de Salomon.
Nous avons eu en face de cette évidence – ce n’est pas une découverte, c’est une évidence – une attitude ambigüe. Moi, j’ai eu personnellement un moment de recul… Comment ?... Le Saint des Saints… Le lieu absolument sacré pour les juifs… pas « sacré », mais « saint » – « sacré », ce n’est pas juif. Comment ce lieu aussi saint peut-il intervenir dans un grade maçonnique ? Peut-il être profané par tout ce que nous allons faire avec tout cela ? De temps en temps, il y a parmi nous la présence d’un frère israélite et, comme nous sommes des gens d’une certaine nature extrêmement respectueuse des convictions, on s’est dit : « Mais on va choquer… C’est affreux… C’est horrible ! » Et je me souviens d’une tenue à Neuilly où l’on s’est mis à repérer à chaque fois dans le rituel où il y avait écrit « Saint des Saints » pour remplacer « Saint des Saints » par « sanctuaire ». C’était une démarche. Mais, cet été, j’ai fait une révision de ce grade et je me suis aperçu que c’était une attitude typiquement maçonnique, c’est-à- dire d’une sottise absolue ! En faisant cela, on risquait de passer à côté de l’essentiel. J’ai dû revenir en arrière et j’ai passé toutes les corrections que nous avions faites « par pertes et profits » pour déblayer leterrain.
Le reste est d’une simplicité effrayante parce que le Saint des Saints, ça n’existe pas en soi. Le Saint des Saints, c’est la partie d’un édifice. C’est la partie de l’édifice du Temple de Jérusalem. On ne peut pas poser quelque part le Saint des Saints ; ce n’est pas vrai. On peut considérer le Temple et, dans le Temple, on peut considérer le Saint des Saints. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre… Ce n’est pas une partie détachable que l’on peut promener n’importe où et n’importe comment. Et puis, la seconde constatation, c’est que, pour le peuple d’Israël, le Nom de Dieu qui a été révélé sur le Sinaï se trouvait ensuite dans le Saint des Saints du Tabernacle. Et, quand on a construit le Temple de Jérusalem, le Nom de Dieu résidait dans le Saint des Saints du Temple de Jérusalem. Il ne résidait, pour le peuple juif, que là. Ce qui veut dire que, non seulement, vous ne pouvez pas évoquer le Saint des Saints sans évoquer le Temple de Jérusalem, mais que vous ne pouvez pas, non plus, considérer ce mot – qui, je vous le rappelle, est totalement imprononçable – sans considérer qu’il se trouve dans le Saint des Saints. Par conséquent, dans ce grade, nous avons un ensemble : le nom du Saint des Saints et le Nom de l’Éternel qui est inséparable du Temple de Jérusalem. »
Et plus loin :
« - Vous savez que l’on disserte actuellement beaucoup sur les origines de la franc-maçonnerie. On est à peu près d’accord pour en trouver deux, au XVIIe siècle. La première vient de l’apport écossais qui s’est répandu, selon moi, assez tardivement en Angleterre, c’est-à-dire dans la dernière partie du XVIIe siècle. Et nous avons la maçonnerie des Anciens Devoirs qui, elle, est au contraire plus précoce.
David Stevenson dit que rien ne prouve que la maçonnerie qui se pratiquait, par exemple, à Warrington, ait été imprégnée par les données écossaises, et que c’était une maçonnerie des Anciens Devoirs qui s’inspirait de traditions britanniques, anglaises, mais pas nécessairement écossaises. Et moi, je crois qu’il y a une troisième source. Nous allons, petit à petit, nous rendre compte de son importance, par le fait que la maçonnerie symbolique et spéculative que nous pratiquons est en prise directe sur elle.
À la suite d’un certain nombre de recherches, je suis tombé par hasard sur des ouvrages extrêmement curieux. Le premier ouvrage, de 1659, est d’un auteur que nous connaissons mal – Samuel Lee. Il porte le titre de Orbis Miraculum or the Temple of Salomon, Pourtrayed by Scripture- Light.
Notez la date : 1659. En 1659, l’ouvrage a eu un très grand nombre d’éditions. Ce qui est triste pour nous, c’est que cet homme extrêmement digne – c’était un pasteur protestant – est allé aux Amériques à la fin de sa vie, et rentrant en Angleterre, il a été capturé par des corsaires malouins pour mourir dans une geôle malouine. Ce ne sont pas des choses très agréables à penser… Ensuite, il y a un autre ouvrage encore plus important, plus curieux, Solomon's temple spiritualized or gospel- light fetched out of the temple at Jerusalem – c’est-à-dire « Le Temple de Salomon spiritualisé ou la Lumière de l’Évangile recherchée tirée à partir du Temple à Jérusalem » – écrit par John Bunyan. Cet ouvrage est de 1688. John Bunyan est un homme absolument célèbre, un homme des plus célèbres au monde que vous ignorez joyeusement – c’est tout le problème des abîmes entre les cultures… C’est lui qui a écrit The Pilgrim's Progress – c’est-à-dire « Le voyage du Pèlerin » – qui a connu un nombre d’éditions et de traductions absolument faramineux et presqu’autant que la Bible elle- même. Sa vie est extraordinaire, mais je ne suis pas là pour vous raconter la vie de Bunyan…
Les années 1660-1688 ont constitué une période extrêmement curieuse dans la vie spirituelle anglaise dont je vais essayer de vous donner quelques caractères. En 1660, la monarchie a été restaurée en Angleterre. Le fils de Charles 1er – Charles II – est monté sur le trône et il y a eu immédiatement une répression extrêmement forte envers tous les Dissenters – c’est-à-dire « les marginaux » – des Églises officielles admises. Il y avait une prolifération extraordinaire en Angleterre de tous ces Dissenters qui se sont retrouvés obligés d’émigrer aux États-Unis ou mis en prison comme John Bunyan qui y a passé douze ans de sa vie. Ces gens-là avaient une tournure d’esprit extrêmement particulière que je vais essayer de vous résumer en quelques mots.
Vous vous souvenez que, lorsque j’ai écrit l’article sur « La Pierre angulaire » et que j’ai traduit le chapitre du Speculum Humanae Salvationis qui se rapportait à la Pierre angulaire, nous avions tous, un peu ensemble, découvert la mentalité typologique du Moyen Âge, c’est-à- dire la volonté de lire en permanence dans l’Ancien Testament toutes les vérités du Nouveau. C’est cela que ça veut dire. C’est une maçonnerie qui repose sur le type – un certain nombre de personnages, de fêtes – qui renvoie à un antitype. L’antitype, c’est le Christ et c’est le Nouveau Testament.
Donc, en parlant de l’Ancien Testament, en réalité, on parle du Nouveau. C’est une mentalité qui a été très profondément enracinée dans notre civilisation. J’ai dit que, sur le continent avec le concile de Trente, cette mentalité typologique a disparu. Et je disais dans cet article que le concile de Trente ne s’est pas appliqué, et pour cause, à la Grande-Bretagne puisque l’Angleterre était séparée de l’Église catholique. Par conséquent, cette mentalité typologique a pu subsister en Angleterre. Mais, quand j’ai consulté ces ouvrages, j’ai été pris d’un véritable vertige car il s’agit d’une mentalité typologique poussée au dernier degré du possible ! Jamais l’Église catholique n’a été aussi loin dans la recherche du christianisme à l’intérieur de l’Ancien Testament. C’est une caractéristique de tous ces mystiques protestants, marginaux qui, ayant acquis un respect profond pour l’Ancien Testament, y ont recherché avec frénésie toutes les vérités du Nouveau Testament. 1688, la date de l’ouvrage de Bunyon, correspond à la chute de Jacques II – qui est venu à Saint Germain en Laye, comme vous le savez – et, à ce moment-là, la persécution a cessé et un certain indifférentisme a commencé à régner en Angleterre. Je crois qu’il y a eu une période d’ébullition spirituelle sous la persécution qui s’est étendue du début à la fin de la restauration des Stuart.
Alors, vous me direz : « Quelles preuves peut-on avoir que ceci ait un rapport avec la maçonnerie ? » Une première preuve, c’est que ce genre de spéculations sur le Temple de Salomon que nous trouvons dans la maçonnerie est quelque chose d’extrêmement particulier et jamais, jamais, jamais… nous n’avons pu trouver la moindre base archéologique à tout ce que nous faisons. Il y a deux autres choses dont je veux vous parler et qui établissent là la preuve de la collusion. Dans un des manuscrits les plus anciens des Early Masonic Catechisms – c’est-à-dire le Dumfries n° 4 – vous avez une sorte de document maçonnique et, au milieu de ce document maçonnique, un peu sans crier gare et sans que l’on comprenne vraiment pourquoi, vous avez « Questions concernant le Temple ». Quand vous lisez ces questions et ces réponses dans ce document de 1710 – c’est-à-dire très peu de temps après 1688 – vous trouvez exactement la même mentalité. Toutes sont des références au Nouveau Testament que nous- mêmes, aujourd’hui, nous n’oserions pas proférer tellement elles sont poussées à l’extrême limite du possible. Là où les choses se corsent, c’est qu’il y a, dans un document maçonnique peu connu, que je viens de traduire pour le numéro qui va sortir de Renaissance Traditionnelle, le rituel le plus ancien de l’Arc Royal. Les Anglais le connaissent : il s’appelle Le Manuscrit Sheffield. Dans ce manuscrit – il n’est pas daté – on discute : 1780, 1790… Aucune importance : c’est la fin du XVIIIe siècle. À la fin de ce manuscrit se trouve « La connaissance mystique du Temple ». Quand vous lisez cela, vous vous dites : « J’ai déjà lu ça quelque part… » Évidemment, c’est la même chose que dans le Dumfries n° 4 ! Ce qui veut dire que, entre un document de 1710 et un rituel de l’Arc Royal de 1790 qui n’était pas connu en 1710 et qui, apparemment, n’avaient pas de rapport entre eux – le premier était de la maçonnerie écossaise opérative déjà mêlée, peut- être, de la maçonnerie anglaise –, vous trouvez comme trait d’union le même texte. Et ce même texte s’inspire absolument de la tradition interprétative que je viens de vous donner pour cette période de 1660 à 1688.
Cela veut non seulement dire que le Temple de Salomon est présent dans la maçonnerie, mais aussi que la clé de la maçonnerie repose non pas sur le Temple de Salomon, mais sur une interprétation mystique libre du Temple de Salomon. Ce qui est constant est que tout ce qui est figuré dans le plan appartient soit au Temple de Salomon, soit à la vieille tradition maçonnique. Ensuite, les maçons spéculatifs ont composé avec cela. Mais ils n’ont pas toujours composé la même, de la même façon. Si on cherche une logique entre toutes les compositions que l’on peut restituer, on s’aperçoit qu’il n’y en a qu’une. Elle est mystique. Alors, il faut abandonner tous nos efforts de rationalisation, abandonner toutes nos références à l’archéologie comme règle normative – encore qu’elles soient tout à fait indispensables – et nous dire que la solution de la maçonnerie est à rechercher dans le jeu spirituel. À la place du kriegspiel, il y a un jeu qui était le jeu spirituel de la maçonnerie consistant à disposer des éléments et à spéculer sur ces derniers. Pour les tableaux, en définitive, il n’y a pas d’autres sources – c’est bien ce que nous avons fait – que les Instructions par Demandes et Réponses qui nous parviennent et nous fournissent des indications sur les éléments qui entraînent dans cette spéculation maçonnique. Par conséquent, lorsque vous avez le tableau de la loge, vous avez quelque chose qui est une partie tronquée du Temple de Salomon. »
Et plus loin encore :
« - Ceux qui pratiquent l’Arc Royal voient très bien qu’il y a une équivalence profonde entre ce grade et le grade de Maître Parfait. D’autre part, on peut arriver, par l’érudition maçonnique, à faire un groupement de grades peu nombreux – mais quand même assez substantiels – ayant comme caractéristique le Saint des Saints. Il y en a un certain nombre. De là l’idée que tous ces grades, sous des formes extrêmement diverses, proviennent d’une origine commune, perdue et qu’elle est un ancien grade de Maître.
Ancien grade de Maître qui vient d’où ? Je ne le sais pas. Je doute fort que ça vienne de la source écossaise et de la maçonnerie classique des Anciens Devoirs. Par contre, dans le cadre des spéculations dont il a été question tout à l’heure, alors ça me paraît être d’une logique extrême. Voilà, en gros, dans la première partie, ce que je voulais vous dire. »
Le Souverain Conseil des Maitres Parfaits de France :
René Guilly et son équipe accordaient une telle importance à ce grade qu’ils décidèrent de créer une association Loi 1901 avec statuts et règlements Intérieur.
Un n°1 du bulletin du Souverain Conseil des Maitres Parfaits de France fut sorti en octobre 2011 sous le titre de « La Pierre Carrée » sous la direction d’Alain Gibon son Président.
Je fais ici une parenthèse concernant René Guilly qui a ouvert le 1er chapitre français avec une patente venant du chapitre de Belgique. Le Souverain Chapitre Français Jean Théophile Jean Desaguliers est ainsi le chapitre métropolitain pour la France. C’est à dire que tous les chapitres existants découlent d’une façon ou d’une autre de ce Chapitre. Chapitre dont le Souverain Chapitre Français Jean-Théophile Desaguliers de Provence est le prolongement et par conséquence l’Alliance des Souverains Chapitres de Rite Français en bénéficie aussi. Il est toujours très important de faire les liens historiques des structures afin de pouvoir en vérifier la solidité première.
Maçonnologie ?
Mais revenons à la démonstration que vient de nous faire René Guilly. Celle-ci est un exemple particulièrement brillant de recherche en matière d’histoire de la franc-maçonnerie :
1. Il identifie un grade important par le rang qui est donné à ceux qui en sont titulaire lors des cérémonies maçonniques du début du 18ème siècle.
2. Il retrouve les rituels historiques et les étudie.
3. Il constate entre autre la place primordiale accordée au Saint des Saints qui le surprend à plusieurs titres ; nous l’avons entendu plus haut.
4. Il recherche et trouve des textes anglais de la fin du 17ème siècle qui
contextualisent ce problème dans la recherche de concordance entre l’ancien et le nouveau testament.
5. Il comprend que la maçonnerie d’origine, de part ces sources diverses peut avoir plusieurs grades finaux. En effet dans le cadre de l’ancien testament que faire de plus haut que d’accéder au Saint des Saints et d’y faire ce que tout Grand Prêtre y faisait.
6. Il s’interroge sur la source exacte de ce grade, et nous laisse avec la question ouverte.
7. Convaincu de l’importance de sa découverte, il fait revivre ce grade.
Conclusion :
Si notre frère Éric a voulu que je vous présente ce grade, c’est parce que nous le pratiquons en préalable à l’entrée de nos membres au 1er Ordre.
Donc il est ouvert aux membres du Rite qui possèdent au moins le 1er Ordre.
Si ce grade vous intéresse, sachez que vous pouvez soit venir le découvrir lors d’une prochaine tenue. Ou mieux, si vous voulez le vivre en tant que candidat, un courrier de demande nous permettrait de vous programmer pour sa réception.
J’ai dit.
Robert Guinot, S.·. P.·. R.·. C.·.
Grand Vénérable de l'Alliance des Loges Symboliques